Communiqué LDH
L’urgence climatique est démontrée et la COP30 à Belem doit être l’occasion d’engagements forts de la part des Etats. Or, en dépit des discours sur la transition écologique d’Emmanuel Macron à Belem, les reculs en France des politiques publiques pour lutter contre les effets de la pollution et du réchauffement climatique, la déréglementation (loi Duplomb et Omnibus en Europe) et la suppression d’agences de contrôle ne peuvent qu’inquiéter toute personne sensée et soucieuse tant des générations futures que de la biodiversité.
Dans ce contexte, des militants agissent pour alerter et réclamer des lois protectrices par des actions de désobéissance civile, c’est-à-dire la commission d’une infraction en produisant un dommage léger, pacifiquement et en le revendiquant politiquement, dans le cadre d’une question d’intérêt général. C’est le cas de Rachel, 23 ans, ancienne militante du collectif Dernière rénovation, qui a jeté de la peinture orange sur l’hôtel de Matignon le 8 novembre 2023. Cette action visait à obtenir des politiques publiques ambitieuses pour lutter contre le fléau des passoires thermiques et diminuer l’empreinte carbone nationale.
Pourtant, et à rebours de la jurisprudence admettant le fait justificatif de la liberté d’expression pour de tels actes, ou même de la dernière décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui n’admet une éventuelle répression lorsque le dommage a été définitif que si la peine est très faible, le tribunal correctionnel de Paris a condamné cette militante à six mois de prison ferme.
Le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement au titre de la Convention d’Aarhus, Michel Forst, a déjà averti que la répression des défenseur-e-s de l’environnement constatée en Europe constituait « une menace majeure pour la démocratie ». Il avait conclu : « La seule réponse légitime au militantisme environnemental et à la désobéissance civile pacifique, c’est que les autorités, les médias et le public réalisent à quel point il est essentiel pour nous tous d’écouter ce que les défenseurs de l’environnement ont à dire ».
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) ne peut que souscrire à ces propos et demander à ce que la liberté d’expression prime sur la répression.
Paris, le 11 novembre 2025
