Communiqué commun dont la LDH est signataire
Depuis le début, l’organisation des Jeux d’hiver dans les Alpes françaises est un véritable déni démocratique. De la décision de candidater jusqu’à présent, les citoyens n’ont jamais pu s’exprimer. Ce 19 novembre 2025, le Comité de contrôle du respect de la convention d’Aarhus, a jugé recevable notre recours. Cette première décision historique doit appeler la France à arrêter de mettre ses citoyen-ne-s devant le fait accompli et à organiser un débat public sur la tenue des jeux et leur opportunité sans plus attendre.
La Convention d’Aarhus signée et ratifiée par la France, impose aux autorités de garantir la participation du public aux décisions qui ont un effet important sur l’environnement, et ce dès le début du processus décisionnel, lorsque toutes les options – y compris ne pas faire – sont ouvertes. Il s’agit de s’assurer de la délibération collective sur les des différents impacts, notamment sur l’environnement, la biodiversité, la santé des populations… C’est le principe même de la démocratie environnementale.
Décision de candidater, engagements contractuels et financiers, projet de loi, premières décisions opérationnelles sur le terrain : les Jeux nous sont imposés, quitte à piétiner la démocratie environnementale et le droit fondamental de chacun à participer aux choix qui les concernent et engagent l’avenir des territoires où ces jeux se dérouleront. Les citoyen-ne-s sont mis devant le fait accompli et ne participent à aucune étape du processus décisionnel.
Une procédure inédite devant les Nations unies
Nos organisations – le Collectif Citoyen JOP 2030, France Nature Environnement AURA, France Nature Environnement Paca, France Nature Environnement (nationale), Mountain Wilderness et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) – ont saisi le Comité d’Aarhus (Nations unies) pour dénoncer le déni démocratique dans lequel s’organisent les jeux et la violation par la France de ses obligations internationales.
C’est une première mondiale : jamais l’absence de participation du public dans le processus d’organisation de Jeux Olympiques n’avait été contestée devant l’ONU par la société civile.
Ce 18 novembre, lors de l’audience de recevabilité, le gouvernement a exposé avoir respecté les dispositions de la convention en invoquant notamment la réussite des JOP Paris 2024 notamment au niveau environnemental et ne pas voir le problème à l’absence d’information et de participation des citoyen-ne-s en amont de la décision d’organiser les jeux, prévoyant des mesures de consultation quand le projet sera suffisamment avancé.
Cette vision restrictive, en toute méconnaissance de ce que devrait être la démocratie environnementale, prive les citoyen-ne-s de toute possibilité de participer aux décisions et choix qui engagent leurs territoires, l’avenir de la montagne et celui des générations futures.
Les citoyen-ne-s devraient systématiquement avoir le droit de participer aux décisions qui les concernent, y compris d’accueillir ou non les jeux dans les Alpes.
Une première victoire
Le comité, en jugeant ce jour recevable notre action, permet de remettre la démocratie environnementale au-devant de la scène et interroge l’organisation de grands évènements sportifs.
La France ne peut plus piétiner la démocratie. Il est impérieux que l’examen du projet de loi olympique ainsi que les engagements financiers très lourds de conséquence prévus dans le PLF 2026 soient suspendus. Il n’est pas trop tard pour consulter la population et la France doit donc dès maintenant organiser une mesure d’information et de participation des citoyen-ne-s par le biais d’un débat public pour discuter enfin de l’opportunité d’organiser ou non ces jeux, qui, avec un coût plus de 4 Md€ dont 2,5 Md€ de financements publics et 804 000 tonnes de CO² émises auront un impact financier et environnemental démesuré.
Collectif citoyen JOP 2030, France Nature Environnement, France Nature Environnement AURA, France Nature Environnement Paca, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Mountain Wilderness.
Le 19 novembre 2025
