Amnesty international : « la peine de mort est condamnée à disparaître »

Le 10 octobre, Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, a plaidé, à l’occasion de la 10ème journée internationale contre la peine de mort, pour « l’abolition univeselle » de cette peine archaïque, immorale et inefficace : « Nous continuerons à lutter contre la peine de mort tant qu’elle n’aura pas été abolie car l’idée que l’on puisse tuer au nom de la justice va à l’encontre des valeurs de l’humanité elle-même » a-t-il déclaré. Et il a ajouté : « Nous voulons nous engager ensemble, avec conviction et persévérance, de façon à ce que le nombre d’exécutions continue de diminuer, que les procédures deviennent plus transparentes et qu’un nombre toujours plus élevé de pays renoncent à la peine capitale, jusqu’à ce que cette peine inhumaine disparaisse complètement ».

Il y a encore du travail  faire ! Y compris dans un pays comme la France, où certains en sont encore à demander le rétablissement de cette peine, et qu’elle puisse être appliquée par les familles de victimes. Ce sont d’ailleurs généralement les mêmes qui vont manifester contre l’interruption volontaire de grossesse au nom du respect de la vie…

Les commentaires publiés sur Youtube et qui accompagnent le clip vidéo réalisé par Amnesty International en faveur de l’abolition sont éloquents. Regardez le clip, magnifique, et lisez les commentaires : vous pourrez mesurer le chemin qui reste à parcourir…

 httpv://www.youtube.com/watch?v=ZtMfvCDpBFg

Espoir pour Hank Skinner : il aura droit aux tests ADN qu’il demande

Il a échappé de peu à la mort, le 7 novembre dernier : il avait alors obtenu in extremis un sursis à son exécution, prévue le surlendemain.

Hank Skinner, c’est ce condamné à mort enfermé dans le couloir de la mort, au Texas, depuis 16 ans. Il a toujours clamé son innocence, et il est persuadé que si des tests ADN étaient pratiqués sur les échantillons pratiqués à l’époque, il serait innocenté. Sa demande a été refusée par deux fois. Hier, Greg Abott, ministre de la justice de l’Etat du Texas, a reconnu qu’il « serait dans l’intérêt de la justice que ces tests soient pratiqués ». Rob Owen, avocat du condamné, est évidemment satisfait de cette décision, et espère que les tests seront pratiqués avec soin, en collaboration avec la défense de Hank Skinner.

Sandrine Ageorge-Skinner, épouse française de Hank Skinner, lutte farouchement aux côtés de son mari pour que son innocence soit reconnue.

Il faut sauver Hank Skinner

Hank Skinner et son épouse Sandrine Ageorges.

Une pétition est en ligne pour demander à la justice texane d’accéder à la demande d’Hank Skinner de procéder à des analyses ADN sur les pièces à conviction de son dossier. L’exécution d’Hank Skinner est prévue mercredi 9 novembre : il y a urgence. La pétition se trouve ici.

En lien, une interview de son épouse, Sandrine Ageorges, par le journal Le Monde.

Ci-dessous, la traduction du texte de la pétition :

Chère Madame Switzer,

Nous, soussignés, vous demandons d’agir dans l’intérêt de la justice en accordant des tests ADN à Hank Skinner.

Il n’y a aucunes raisons valables de s’opposer à des tests scientifiques qui peuvent enfin établir la vérité.

La défense a proposé de prendre à sa charge le coût des tests. En revanche, l’État du Texas a imposé depuis dix ans à ses contribuables les frais de procédures judiciaires pour s’opposer à ces tests.

En tant que Procureur du district, votre responsabilité est de respecter la loi, de rechercher la vérité et de rendre justice pour toutes les parties en cause. Cela inclut non seulement M. Skinner, dont la vie est en jeu, mais aussi la famille de la victime qui a droit à la vérité.

En dépit de la décision de la Cour Suprême des Etats-Unis, accordant à M. Skinner le droit de poursuivre ses recours au civil afin d’obtenir le droit d’effectuer des tests ADN, l’État du Texas a programmé son exécution pour le 9 novembre 2011.

Au nom de la justice, nous vous demandons d’autoriser l’analyse ADN des scellés avant qu’il ne soit trop tard !

Respectueusement vôtre,

Après Troy Davis, Hank Skinner ?

Hank Skinner et son épouse Sandrine Ageorges.

En bas de page, le communiqué que la Ligue des droits de l’Homme a publié cet après-midi sur Hank Skinner.

Un peu plus d’un mois après l’exécution de Troy Davis en Géorgie (USA), c’est au tour d’un autre condamné à mort d’attendre son exécution, programmée mercredi 9 novembre prochain, dans l’état du Texas. Un état dont le gouverneur, Rick Perry, candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine, est un fervent défenseur de la peine de mort.

Le cas de Hank Skinner est particulièrement éloquent. Le condamné, qui clame depuis toujours son innocance, ne demande qu’une chose : que des tests ADN soient effectués sur les pièces à convictions retrouvées sur les lieux du triple meurtre dont il est accusé (celui de sa compagne et des deux fils de celle-ci, en 1993). Et étrangement, on le lui a refusé, à trois reprises.

Le premier refus, en 2003, était fondé sur le fait qu’il n’avait pas réussi à prouver que de nouveaux tests ADN l’innocenteraient. Le tribunal avait justifié son deuxième refus parce que c’était, selon lui, de la responsabilité de Hank Skinner si celles-ci n’avaient pas été réalisées au moment du procès en 1995. Le dernier refus, qui date de jeudi 3 novembre, est ainsi justifié : « Skinner s’appuie sur les mêmes ‘nouvelles’ preuves que cette Cour a rejetées », ont estimé les procureurs dans leur demande de rejet. Selon eux, « Skinner n’a pas su démontrer qu’existe la probabilité que de nouveaux tests l’innocenteraient ».

Outre l’étrangeté de l’argumentation (ça n’est pas sûr que cela vous innocente, donc on ne le fait pas), il y a aussi un paradoxe. Ce pays si friand en fichages de tous ordres, en analyses scientifiques, refuse d’utiliser une de ses techniques favorites pour faire éclater la vérité.

L’épouse de Hank Skinner, Sandrine Ageorges, a rencontré son mari en prison, lorsqu’elle était visiteuse de prison. Outre le combat qu’elle mène pour sauver son mari, elle est aussi un militante pour l’abolition de la peine de mort.

Lire la dépêche AFP, l’article du journal Le Monde.

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Au Texas, on achève les condamnés !

Ignorant la décision de la Cour suprême des Etats-Unis, qui a accordé à Hank Skinner le droit d’intenter des poursuites pour l’accès aux tests ADN, le gouverneur du Texas vient de rappeler que l’Etat du Texas a signé le mandat d’exécution pour le 9 novembre 2011.

Si l’acharnement se poursuit, Hank Skinner sera exécuté à cette date. La Ligue des droits de l’Homme, une fois de plus, et comme toujours, constate que la peine de mort ne sert pas à rendre la justice.

Pourtant, à la demande de Hank Skinner, il eut été facile à Lynn Switzer, District Attorney du comté de Gray, d’accorder les tests ADN. Sans donner de motivation, elle s’y est opposée. Il n’existe pourtant aucune raison valable de refuser d’effectuer des analyses scientifiques dont les résultats peuvent enfin établir la vérité. La responsabilité de Madame Switzer était de respecter la loi, de chercher la vérité et de rendre justice à toutes les parties concernées. Cela inclut non seulement M. Skinner, dont la vie est en jeu, mais aussi la famille de la victime, qui a droit à la vérité.

Avec la Coalition mondiale pour l’abolition de la peine de mort, avec le collectif Ensemble contre la peine de mort, la LDH appelle à participer au rassemblement mercredi 9 novembre à 18h30, place de la Concorde à Paris.

Pour en savoir plus : http://www.abolition.fr

Il faut sauver Troy Davis !

Troy Davis a été condamné à mort en Géorgie (USA). Il affronte pour la 4ème fois en 20 l’annonce de son exécution, programmée le mercredi 21 septembre prochain, alors que sa culpabilité est loin d’être établie. De nombreuses associations se mobilisent pour empêcher cette exécution, et une mobilisation mondiale est prévue le 16 septembre. Des rassemblements seront organisés ce jour-là à travers le monde, pour faire pression sur le comité des grâces de Géorgie. A notre niveau, nous pouvons agir en signant la pétition en ligne, sur le site d’Amnesty International.

Ci-dessous, l’appel lancé par les associations qui défendent Troy Davis, avec des liens pour davantage d’informations.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Paris, le 13 septembre 2011

N’EXECUTEZ PAS TROY DAVIS !

RASSEMBLEMENT VENDREDI 16 SEPTEMBRE 2011

Six organisations françaises relaient l’appel lancé depuis les Etats-Unis à une mobilisation de l’opinion publique mondiale, le 16 septembre 2011, dans la rue et sur le web, pour empêcher l’exécution de Troy Davis, fixée au mercredi 21 septembre prochain.

Après 20 ans passés dans le couloir de la mort en Géorgie (Etats-Unis), Troy Davis fait face pour la 4ème fois à l’annonce de sa date d’exécution alors que des doutes persistent sur sa culpabilité.

Afin d’éviter qu’une erreur irréversible ne soit commise, les organisations appellent les citoyens à les rejoindre lors des rassemblements à Paris et en région, et à interpeller le Comité des Grâces de Géorgie – ultime recours – pour qu’il commue la peine.

Pour sauver Troy Davis

RASSEMBLEMENT à PARIS

Vendredi 16 septembre à 19h place Stravinsky

(Fontaine Niki de Saint-Phalle, près du Centre Georges Pompidou – Paris 4ème)

Avec ACAT-France, Amnesty International France, le Collectif Mumia Abu-Jamal, ECPM, la FIDH et

la Ligue des Droits de l’Homme

Les organisations appellent également à agir en ligne :

en postant un tweet pour soutenir Troy Davis,

en signant la pétition en ligne adressée au Comité des grâces de Géorgie

Plus d’information sur www.amnesty.fr/troy-davis, dont 5 nouvelles vidéos sur l’enquête.

Porte-parole des organisations disponibles pour des interviews avant et pendant l’événement

Contacts presse

ACAT-France – Ophélie Latil 01 40 40 40 24 / 07 61 71 66 69

Amnesty International France – Aurélie Chatelard / Laure Delattre 01 53 38 65 77 – 65 41 / 06 76 94 37 05

Collectif unitaire national de soutien à Mumia Abu-Jamal – Jacky Hortaut 06 86 46 99 80

Ensemble contre la peine de mort (ECPM) – Raphaël Chenuil-Hazan 01 80 87 70 53

FIDH – Karine Appy/Arthur Mannet  06 48 05 91 57 / 06 72 28 42 94

LDH – Virginie Peron – 01 56 55 51 07