« Un de nous » : une campagne d’extrême droite européenne contre le droit à l’avortement

Le collectif Un de nous organise un happening contre l'autorisation de la recherche sur l'embryon, le 11 juillet 2013 aux Invalides, à Paris. (FRANCETV INFO / MARION SOLLETTY)

Alors qu’un établissement scolaire privé parisien (lire ici) est le siège d’une campagne anti IVG menée auprès de jeunes élèves par des membres de « l’alliance » vita, officine catholique intégriste, les anti-IVG européens viennent de remporter une victoire, en collectant, d’après ce collectif, plus de 1,7 million de signatures, pour demander, dans une pétition baptisée « un de nous », « à l’Union Européenne de ne plus financer la recherche impliquant la destruction d’embryons humains. ». Le site de cette campagne précise : L’Initiative Un de nous demande également « de ne plus attribuer de financement européen à certaines organisations non-gouvernementales qui font la promotion de « la santé génésique et sexuelle » (terme neutre pour désigner notamment l’avortement) dans les pays en développement ».

On voit bien le sens de cette campagne et le danger qu’elle représente, quand on connaît l’importance des mouvements d’extrême droite dans de plus en plus de pays européens. L’enjeu est donc de taille : ces intégristes souhaitent l’adoption d’une directive européenne qui irait dans le sens de la loi scélérate votée récemment en Espagne pour interdire l’avortement.

Le Réseau euroméditerranée des droits de l’Homme (AEDH) a publié hier un communiqué qui dénonce ces manœuvres.

Le communiqué

Les droits des femmes menacés

Bruxelles, 15 avril 2014– Conformément à leurs intentions déclarées, les extrêmes-droites européennes passent à l’attaque. En utilisant le mécanisme de l’Initiative citoyenne européenne, sur la base du recueil d’un million de voix pétitionnaires, elles lancent une campagne intitulée « Un de nous » qui vise à convaincre le Parlement et la Commission européenne de supprimer tout financement à la recherche sur l’embryon et à la pratique de l’avortement.

Simultanément, le pape se livre à des déclarations sur la « culture du déchet » des partisans de l’IVG, sur le droit des médecins à l’objection de conscience, et défend « la vie à naître » au nom des « droits humains ». Il se situe ainsi dans la droite ligne de ses prédécesseurs et dans la tradition ultra-conservatrice de l’Église, et apporte un soutien de poids aux mouvements pro-life.

Il est urgent que se mobilisent les parlementaires, les ONG, les citoyennes et les citoyens européens pour éviter ce qui serait un très grave retour en arrière pour la santé des femmes, pour la maîtrise de la fécondité, pour la liberté de chacune et de chacun de décider de sa vie.

Nous défendons les droits de l’Homme et les droits des femmes contre l’obscurantisme et contre les chasses aux sorcières, insidieuses ou affichées, qui sont en train se lever en Europe.