Jeunesse sans papier, jeunesse volée ! La loi doit changer maintenant !

Le Réseau éducation sans frontières publie un document de quatre pages, intitulé « Jeunes sans papiers, jeunesse volée. La loi doit changer maintenant ».

Dans sa première page, ce document explique quelle est la situation de ces jeunes, dont on conteste souvent l’âge, venus en France en famille, et parfois seuls, souvent pour suivre des études. Il décrit les drames que provoquent les expulsions, les tracas administratifs qui se reproduisent chaque année, avec chaque année la peur de ne pas être régularisé, et pour finir, l’arrivée de la majorité, qui complique encore les choses.

La suite du document expose des situations individuelles, passe en revue les méthodes utilisées pour expulser ces jeunes, souvent au mépris de la loi (la plupart du temps, les tribunaux condamnent l’Etat), les politiques de l’Etat, celles des régions, qui pour beaucoup d’entre elles protègent ces jeunes (les régions ont, entre autres compétences, celle de la gestion des lycées et des universités), les réactions des établissements scolaires dans lesquels des mineurs ont été inquiétés, voire expulsés. On y trouve aussi des exemples de solidarité autour de ces jeunes.

L’élection de François Hollande soulève évidemment un immense espoir : il ne faudrait pas qu’il soit déçu !

Vous trouverez ci-dessous la première page de ce document, qui est téléchargeable ici.

« 8 ans depuis les premières mobilisations d’école autour des jeunes majeurs scolarisés, et l’appel à leur régularisation lance par RESP le 24 juin 2004. 8 ans d’avancées significatives, et un mouvement qui a permis au plus grand nombre d’entre eux de se maintenir dans un cadre scolaire relativement protecteur, et pour beaucoup d’arracher par la mobilisation un droit au séjour.

À partir de novembre 2005, (circulaire du 31 octobre qui suspend les expulsions de scolarisés et de parents d’enfants scolarisés jusqu’à la fin de l’année scolaire), les expulsions de jeunes majeurs scolarisés sont peu nombreuses, (moins d’une dizaine par an, il s’agit dans presque tous ces cas malheureux de jeunes juste sortis du système scolaire). Pour ceux qui sont arrachés à leur lycée, les réactions et mobilisations témoignent à chaque fois de l’émotion que soulèvent ces pratiques, et le retour de ces lycéens a presque toujours été gagné en quelques semaines ou quelques mois : Fatima Charbi en septembre 2007, Suzylene en octobre 2006, Mourad en 2008, comme Taoulik en avril 2009, Mohamed, Samira et Najlae au printemps 2010, Ilyes en novembre 2011.

La situation de ces jeunes est pourtant loin d’être réglée. Expulsions certes peu nombreuses, mais à chaque fois inacceptables par le saccage que l’événement brutal produit pour celui qui en est la victime : arrachement à sa famille, à ses amis, à son école, projet de vie détruit en pleine construction, dégâts profonds sur une personnalité en devenir, expulsé donc coupable, mais de quoi?

Pour l’immense majorité des jeunes majeurs sans papiers, c’est une vie de galère que la politique migratoire menée depuis tant d’années leur impose. Pas expulsé, mais PAS REGULARISE.

  • En cadeau de majorité à 18 ans : un refus de séjour, une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) assortie pour nombre d’entre eux d’une interdiction de retour sur le territoire français pour des périodes de 3 mois a 2 ans, on appelle ça un bannissement.
  • Jour après jour, la peur du contrôle, de l’arrestation, de l’enfermement en rétention, et de l’expulsion.
  • Impossibilité de choisir réellement sa formation: pas d’alternance pour le jeune sans papiers, barrage pour passer des concours.
  • Et pour ceux à qui les préfectures lâchent en guise d’os à ronger, une autorisation provisoire de séjour (sans autorisation de travail quand la plupart d’entre eux en ont besoin pour vivre), ou un titre étudiant, alors qu’ils ne sont pas étudiants, mais encore lycéens et souvent en lycée professionnel, c’est presque pire : une fois passé le répit de quelques mois (la fin de l’année scolaire en général), tout est à recommencer avec des préfectures qui évaluent les résultats scolaires, la réussite aux examens, (au nom de quoi ?), Pour les jeunes étrangers, pas de droit à l’erreur ! »