Oubliés d’hier, oubliés d’aujourd’hui : les premiers témoignages

Notre appel à témoins pour la journée « Oubliés d’hier, oubliés d’aujourd’hui », du 16 avril à Trévé commence à porter ses fruits. Ce soir nous vous proposons un extrait du témoignage d’André Brazidec et André Marquer, de Trévé, interrogés par Noël et Annie Lagadec. Ils se souviennent du camp où ont été internés les soldats africains après leur libération du Frontstallag de Morlaix. Refusant de rentrer chez eux parce qu’ils n’avaient reçu qu’une petite partie de leur solde, ils avaient été internés à Trévé de novembre 1944 à février 1945.

N’hésitez pas à nous contacter pour d’autres témoignages, concernant le camp de Trévé, mais aussi d’autres camps !

Voir la vidéo sur Daily motion ici : Oubliés d\’hier, oubliés d\’aujourd\’hui, ou cliquer sur l’image. Pour la voir sur Youtube, cliquer ici : Oubliés d\’hier, oubliés d\’aujourd\’hui.

De gauche à droite, Noël Lagadec, André Marquer, Gérard Brazidec et Annie Lagadec.

L’éditorial de Jean-Pierre Dubois

Editorial de Jean‑Pierre DUBOIS, président de la LDH, dans LDH Infos du mois de février

Depuis des années, nous alertons nos concitoyens sur ce qu’est la dictature tunisienne, sur les complicités et les lâchetés qui ont rendu possibles vingt‑trois ans de voyoucratie dans un des pays démocratiquement les plus avancés de la zone Maghreb‑Moyen‑Orient quant aux acquis historiques de la « société civile ».

Depuis des années, nous manifestons notre solidarité active avec nos amis de la LTDH (1), de l’ATFD (2) , avec les démocrates, les syndicalistes, les femmes en lutte contre l’oppression, pour sortir de l’alternative mortifère entre despotisme et obscurantisme.

Mais même le refus de la résignation ne pouvait nous empêcher de nous demander combien de temps il faudrait pour que l’étau se desserre, pour que le peuple tunisien se fraie enfin un chemin vers la liberté.

C’est fait, et de quelle manière! En quelques semaines, la c onjonction de la régression sociale et de la brutalité policière a contraint l’« ami de la France » à un exil qui lui ressemble : le prétendu « rempart contre l’islamisme » a trouvé refuge au coeur du «wahhabisme d’Etat », la « régente de Carthage » a préféré Dubaï pour que, biens mal acquis profitent » là où « l’argent parle », et finalement la ministre française des Affaires étrangères n’aura pas eu le temps d’acheminer les renforts policiers si généreusement offerts au tyran.

N’accablons pas trop la malheureuse : sur le fond, le Quai d’Orsay n’est, sur ce sujet comme sur tout autre, que le petit télégraphiste de l’Elysée. Nous pourrions même remercier madame Alliot‑Marie de son involontaire franchise, qui a dû ouvrir bien des yeux et beaucoup embarrasser ses « supérieurs ». Avec elle, plus besoin de « WikiLeaks >, pour avoir la confirmation officielle de ce dont nous nous doutions depuis des années…

Au‑delà de cette misérable comédie du pouvoir, trois leçons précieuses ne doivent pas être perdues.

D’abord, ce contre quoi luttent les défenseurs des droits est bien une « Sainte Alliance » euro‑méditerranéenne. Si Khadhafi considère toujours comme le président légal de la Tunisie l’homme auquel on proposait la semaine dernière le « savoir‑faire » policier de notre pays, c’est que les camps libyens sont aussi fiables, pourverrouiller la Méditerranée dans le sens Sud‑Nord, que l’était la marine tunisienne pour empêcher partous les moyens les embarcations de fortune d’atteindre Lampedusa. Les accords de partenariat de l’Union européenne sont bien entendu conditionnés au respect des droits de l’Homme… à Tunis, notamment.

Ensuite, même si rien n’est encore solidement acquis, l’heure n’est plus à la réussite des « replâtrages » en Tunisie, et nous mesurons l’impact de cette libération sur tous les peuples de la région, qui savent ce qu’ils vivent et qu’ils ne supportent plus. Les « risques » (sic) de contagion démocratique se sont considérablement accrus, et Elias Sanbar, ambassadeur de Palestine à l’Unesco, ne s’y est pas trompé en affirmant que la révolte tunisienne était pour son pays la meilleure nouvelle qui pouvait advenir aujourd’hui.

Enfin, les verrous apparemment les plus solides sont bien plus fragiles qu’ils n’en ont l’air, l’histoire est en marche plus rapide que nous ne le pensons, et la prétendue realpolitik est une politique de Gribouille. Ne rêvons pas, mais ne confondons lucidité et défaitisme ni « là‑bas >, ni ici. L’avenir n’appartient ni aux Ben Ali ni à leurs complices. Voilà une bonne raison de plus d’approfondir notre réflexion sur l’état des droits dans le monde lors de notre prochain congrès, et d’y faire à nos amis tunisiens l’accueil qu’ils méritent!

(1) Ligue tunisienne des droits de l’Homme. (2) Association tunisienne des femmes démocrates.

Manifestation ce soir à Saint-Brieuc pour Aminate et le respect du droit d’asile

Pour loger Aminate et le respect du droit d’asile dans les Côtes d’Armor, rassemblement  devant les Champs  à 17h45 puis marche sur la permanence de l’UMP (c’est bien à l’UMP qu’on doit ces lois scélérates). On ne touchera évidemment pas aux locaux !
Les organisations qui nous ont montré leurs soutien, en étant certes peu présentes sont:Cimade, LDH, NPA, Parti de Gauche, Parti Socialiste, UDB.
Merci de venir nombreux !