« Un de nous » : une campagne d’extrême droite européenne contre le droit à l’avortement

Le collectif Un de nous organise un happening contre l'autorisation de la recherche sur l'embryon, le 11 juillet 2013 aux Invalides, à Paris. (FRANCETV INFO / MARION SOLLETTY)

Alors qu’un établissement scolaire privé parisien (lire ici) est le siège d’une campagne anti IVG menée auprès de jeunes élèves par des membres de « l’alliance » vita, officine catholique intégriste, les anti-IVG européens viennent de remporter une victoire, en collectant, d’après ce collectif, plus de 1,7 million de signatures, pour demander, dans une pétition baptisée « un de nous », « à l’Union Européenne de ne plus financer la recherche impliquant la destruction d’embryons humains. ». Le site de cette campagne précise : L’Initiative Un de nous demande également « de ne plus attribuer de financement européen à certaines organisations non-gouvernementales qui font la promotion de « la santé génésique et sexuelle » (terme neutre pour désigner notamment l’avortement) dans les pays en développement ».

On voit bien le sens de cette campagne et le danger qu’elle représente, quand on connaît l’importance des mouvements d’extrême droite dans de plus en plus de pays européens. L’enjeu est donc de taille : ces intégristes souhaitent l’adoption d’une directive européenne qui irait dans le sens de la loi scélérate votée récemment en Espagne pour interdire l’avortement.

Le Réseau euroméditerranée des droits de l’Homme (AEDH) a publié hier un communiqué qui dénonce ces manœuvres.

Le communiqué

Les droits des femmes menacés

Bruxelles, 15 avril 2014– Conformément à leurs intentions déclarées, les extrêmes-droites européennes passent à l’attaque. En utilisant le mécanisme de l’Initiative citoyenne européenne, sur la base du recueil d’un million de voix pétitionnaires, elles lancent une campagne intitulée « Un de nous » qui vise à convaincre le Parlement et la Commission européenne de supprimer tout financement à la recherche sur l’embryon et à la pratique de l’avortement.

Simultanément, le pape se livre à des déclarations sur la « culture du déchet » des partisans de l’IVG, sur le droit des médecins à l’objection de conscience, et défend « la vie à naître » au nom des « droits humains ». Il se situe ainsi dans la droite ligne de ses prédécesseurs et dans la tradition ultra-conservatrice de l’Église, et apporte un soutien de poids aux mouvements pro-life.

Il est urgent que se mobilisent les parlementaires, les ONG, les citoyennes et les citoyens européens pour éviter ce qui serait un très grave retour en arrière pour la santé des femmes, pour la maîtrise de la fécondité, pour la liberté de chacune et de chacun de décider de sa vie.

Nous défendons les droits de l’Homme et les droits des femmes contre l’obscurantisme et contre les chasses aux sorcières, insidieuses ou affichées, qui sont en train se lever en Europe.

 

 

Hénin-Beaumont : hate aux mensonges distillés par ma municipalité front national !

Après avoir décidé d’expulser la section locale de la Ligue des droits de l’Homme que les précédentes municipalité lui prêtaient, la nouvelle municipalité poursuit ses attaques.

Un des élus du front national a ainsi demandé au maire d’obtenir le remboursement par la section de 5 années de loyer de ce local (au-delà de 5 ans il y a prescription).

Et comme si tout cela ne suffisait pas, le front national diffuse, comme il sait si bien le faire, des calomnies ridicules sur la section et ses membres. Ce sont ces mensonges que la section dénonce dans une communiqué qu’elle a publié à la suite de la dernière séance du conseil municipal.

Communiqué de la section LDH d’Hénin-Carvin du 12 avril 2014

Halte aux contre-vérités !

La section d’Hénin-Carvin tient tout d’abord à remercier les ligueurs et les ligueuses, les citoyennes et les citoyens, parfois domiciliés très loin de notre région, les associations et les organisations politiques qui lui ont témoigné leur sympathie et leur soutien. Elle remercie également les élus d’opposition d’Hénin-Beaumont qui ont courageusement pris sa défense au dernier conseil municipal.

 

La section entend rétablir la vérité face aux nombreuses assertions proférées par les élus F.N. au cours de cette dernière période.

« La section ne comporte que 14 membres ». Faux ! C’était le nombre d’adhérents lors de sa création en mars 2005. Ils sont aujourd’hui 25 et de nouvelles adhésions sont annoncées suite aux attaques portées contre la LDH ! Ajoutons que, conformément aux statuts de la LDH, chaque citoyen a le choix de la section à laquelle il veut adhérer, quelle que soit la ville où il réside !

« La section ne regroupe que des élus municipaux. » Faux ! En 2013, et même bien avant, et jusqu’à la date de l’élection municipale, il n’y avait aucun élu au sein de la section ! Rappelons de plus qu’il n’est pas interdit, de toute façon, à un élu d’être adhérent à la LDH, du moment qu’il ne siège pas au CA de l’association !

« La section comporte dans ses rangs tous les membres du parti communiste local ». Faux ! La majorité des membres ne sont affiliés à aucun parti politique, certains le sont et la section peut s’enorgueillir de rassembler un panel très large de sensibilités politiques. Et ce qui réunit tous les adhérents, c’est qu’ils sont épris de justice et de liberté, tous engagés pour la défense des droits de l’Homme et du Citoyen.

« La section est à la solde la mafia de la fédération socialiste du Pas-de-Calais ». Faux ! Nous laissons bien sûr au FN la responsabilité du terme injurieux utilisé ! A notre niveau, nous tenons à rappeler qu’à plusieurs reprises,  la LDH, qui est indépendante des partis, a exprimé de vifs désaccords avec certains aspects de la politique menée par le parti socialiste.

« Les subventions perçues par la section sont illégales ». Faux ! Les dossiers de demande de subvention ont été régulièrement déposés et considérés parfaitement conformes, l’attribution des subventions a ensuite été votée, sauf par les élus FN évidemment. Sur ce dossier a toujours figuré que la section disposait d’un local mis gracieusement à sa disposition. Ajoutons que cette pièce est partagée avec deux autres associations !

« La section n’existe qu’en période électorale. » Faux ! Depuis sa création, la section a multiplié les initiatives citoyennes destinées à la défense et à la promotion des droits de l’Homme : conférences, projections audiovisuelles avec débats sur les droits de l’Homme d’hier à aujourd’hui, interventions en milieu scolaire dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté, organisation annuelle d’un concours de poésie « Pour la Fraternité » à l’intention des jeunes et remise de récompenses, parrainages de manifestations sportives (cross de l’UNSS, Usépiades…), distribution massive d’exemplaires de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, présentation d’expositions pour la paix, les droits des femmes, les droits de l’enfant, contre l’exclusion et la xénophobie… Sans parler des nombreuses permanences qui accueillent régulièrement des personnes victimes d’atteintes aux droits.

Alors pourquoi toutes ces contrevérités ?

Sinon, pour tenter de museler une voix indépendante !

Mais que chacun se rassure !

On ne nous fera pas taire !

Nous continuerons à être présents dans la communauté d’agglomération et notamment à Hénin-Beaumont !

La première vocation de la LDH est de veiller au respect des droits inscrits dans les déclarations des droits de l’Homme depuis 1789 ! Nous continuerons à nous y employer !

Ensemble résistons !

Le comité citoyen de vigilance républicaine a été créé pour que les citoyens puissent faire connaître les éventuelles atteintes aux droits constatées. Une adresse : ldhvigiehbt@laposte.net

 

 

Nouveaux élus front national : ne nous laissons pas faire !

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Expulsion annoncée de son local, suppression de la subvention modique qui lui était allouée, menace de poursuites judiciaires à hauteur de trente-six mille euros… L’escalade de Steeve Briois, nouveau maire FN d’Hénin-Beaumont, n’a rien de fortuit ou de maladroit. Elle traduit en actes la directive politique confiée au Monde par Marine Le Pen : « mettre les associations au pied du mur ».

En l’occurrence, il s’agit tout à la fois de satisfaire des pulsions idéologiques, qui jamais ne se sont accommodées du libre débat et de la confrontation démocratique, d’impressionner toutes celles et ceux qui se sont opposés à la résistible ascension de pseudos « dédiabolisés », de faire taire, enfin, la voix des défenseurs des droits.

Car dans le monde annoncé par la censure d’Hénin-Beaumont, les associations doivent se taire ou perdre droit de cité ; celles qui organisent des interventions en milieu scolaire, notamment autour de concours de poésie sur le thème des libertés, celles qui animent des permanences d’accueil et d’orientation juridique pour les plus précaires, celles qui promeuvent l’universalité et l’indivisibilité des droits, sont en ligne de mire.

Ce programme est celui du FN ; il est d’ores et déjà à l’étude dans les autres villes « conquises » ; ainsi, à Mantes-la-ville, le nouveau maire ne se fait pas mystère d’éliminer la LDH et, dit-il, « d’une pierre deux coups », l’une de ses opposantes politiques, par ailleurs dirigeante nationale de notre association.

N’en doutons pas, d’autres mauvais coups sont à venir car le temps des paroles sucrées fait place aux actes de censure et de stigmatisation.

La Ligue des droits de l’Homme affirme sa solidarité pleine et entière avec celles et ceux de ses adhérents qui se trouvent pris en ligne de mire par des élus monomaniaques de la censure et de l’expulsion.

Elle alerte solennellement l’opinion publique sur la portée réelle des actes perpétrés par les nouveaux élus à son encontre ; loin d’un simple « bras de fer », il s’agit d’un défi lancé à la face de la République et des libertés publiques.

Ce défi doit être relevé. La Ligue des droits de l’Homme appelle toutes et tous à poursuivre avec courage et détermination le combat pour les droits, la justice sociale et la fraternité. Face aux agressions du FN, elle se tourne vers les citoyennes et citoyens et leur dit solennellement : la Ligue des droits de l’Homme est attaquée ; ne laissez pas faire, c’est le moment de la rejoindre.

Après Hénin-Beaumont, Mantes-la-Ville : le front national s’acharne contre la Ligue des droits de l’Homme

Les actions du front national contre la Ligue des droits de l’Homme présentent deux avantages indéniables :

  • d’une part, elles prouvent que la Ligue des droits de l’Homme est l’ennemi le plus efficace de l’extrême droite, et nous en sommes flattés.
  • d’autre part, elles permettent de voir, dès son arrivée au pouvoir, que le front national est encore le parti d’extrême droite qu’il a toujours été, et que le ripolinage de la fille de son ancien président ne suffit pas à sauver les apparences.

Le nouveau maire de Mantes-la-Ville a de sévères lacunes en instruction civique...

Après Hénin-Beaumont, c’est donc Mantes-la-Jolie : le nouveau maire, un certain Nauth, décide de rayer la Ligue des droits de l’Homme des associations mantevilloises. La section de Mantes-la-Ville se passera sans aucun problème de la reconnaissance de ce monsieur.

Au fait M. Nauth, révisez vos notions d’éducation civique : contrairement à ce que prétend votre site, vous n’avez pas été élu maire le dimanche 30 mars. Le dimanche 30 mars, ce sont les conseils municipaux qui ont été élus. Et ce sont ensuite ces conseils municipaux qui ont élu les maires.
La section de la Ligue des droits de l’Homme de Mantes-le-Ville a aussitôt publié le communiqué ci-dessous :

« Dans sa première interview à la presse locale M. Nauth, nouveau maire FN de Mantes-la-Ville s’affiche sans fard. Lui qui avait été si discret pendant toute la campagne, au point que peu de monde connaissait son visage ou son programme, annonce une première décision lourde de sens. Derrière une apparence de modéré qu’il a tenté de mettre en avant lors du 1er conseil municipal, M. Nauth montre le vrai visage du FN. Au prétexte que la LDH est une association politisée, M. Nauth décide de la « rayer » des associations Mantevilloises. Dans l’interview qu’il donne au Courrier de Mantes et où il annonce sa décision, les mots empruntés à un vocabulaire fort peu courtois montrent à l’évidence une vraie difficulté à se maitriser, à s’imposer en tant que 1er magistrat de la ville.

Au-delà de cette attaque contre une association créée en 1898 lors du procès Dreyfus, reconnue de tous pour son travail à faire respecter les droits de l’Homme (un des fondamentaux de notre République) son discours contredit ce qu’il avait essayé de faire croire lors de sa prise de fonction : M. Nauth est bien un zélé membre du FN et à lire le Courrier de Mantes, on s’aperçoit que ce n’est pas lui qui va diriger Mantes-la-Ville mais il prendra ses ordres en direct auprès de Mme Le Pen. M. Nauth ne cherche pas à s’adapter, à comprendre une ville qu’il ne connait pas (il n’y habite même pas), il va la diriger avec un sectarisme idéologique dans lequel bien peu de mantevillois se reconnaitront…

Nous donnons rendez vous à toutes les citoyennes, à tous les citoyens épris de liberté, de fraternité, d’égalité et de solidarité le lundi 12 mai à 20h30 à la salle J Brel de Mantes-la-Ville pour une réunion publique, au cours de laquelle nous aurons le plaisir d’accueillir M. André Déchot, responsable du groupe de travail « Extrêmes droites » de la LDH. « 

Les réactions après le retrait du local de la section LDH d’Hénin-Beaumont par le maire FN

Les réactions se succèdent après la ridicule mesure prise par M. Briois de retirer à la section locale de la Ligue des droits de l’Homme le local que la municipalité mettait à sa disposition depuis des années. Loin de museler les ligueurs d’Hénin-Beaumont, comme l’imaginait sans doute le nouveau maire, cette décision va les motiver encore davantage pour lutter contre ce poison venimeux que représente le front national, qui contamine tout ce qu’il touche.

Voici successivement les réaction de la fédération du Nord de la LDH, celle du comité régional Nord – Pas-de-Calais, et enfin un communiqué cossigné par la Ligue des droits de l’Homme, la Licra, le Mrap et SOS Racisme.

Communiqué de la fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme.

Lille, le 08/04/2014

Nous venons d’apprendre, sans réelle surprise, la décision du nouveau maire Front national d’Hénin-Beaumont d’expulser la LDH du local qu’elle occupait depuis plusieurs années.

Derrière une apparence de rassembleur et de modéré qui ne dupe personne, Steeve Briois prend une première décision lourde de sens. Le vrai visage du Front national s’affiche sans fard, la nouvelle donne est lancée : « Pas d’opposant chez nous ! ». Le fait d’avoir fait installer le buste de Jean Jaurès dans son bureau car il était « trop discret dans le hall de l’Hôtel de Ville » sonne même comme une provocation.

Les valeurs de notre République sont en danger, il appartiendra à tous les Hommes de bonne volonté d’être d’une vigilance absolue dans toutes les villes ou villages dans lesquels l’extrême droite ou la droite extrême est arrivée en tête. Il nous faudra dénoncer chaque dérive qui remettra en question la Liberté, l’Egalité et la Fraternité !

La fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme.

Communiqué du comité régional Nord – Pas-de-Calais de la Ligue des droits de l’Homme.

Le front national dévoile son vrai visage à Hénin‐Beaumont.
En sommant la LDH De quitter le  local dont elle disposait depuis plusieurs années, dans les plus brefs délais, Steeve Briois rend indirectement hommage à la section LDH De Hénin-Carvin qui a mené depuis plus de 15 ans un combat sans faille et sans compromission contre l’extrême droite et son idéologie mortifère pour la démocratie, comme le prouve cette décision révélatrice de la personnalité du nouveau maire et de son parti le FN.

Refuser ou limiter l’expression critique, cela s’appelle du totalitarisme. La décision du maire d’Hénin‐Beaumont marque bien sa volonté d’assurer son emprise sur la ville en entravant toute forme d’expression libre.

Si, depuis des années, la LDH dénonce le front national, c’est parce qu’elle sait par expérience que ce parti menace les valeurs de la République : la liberté d’expression, l’égalité des droits, la solidarité.

La mesure mesquine et « idéologique » de Steeve Briois traduit cette réalité sectaire du FN.

La délégation régionale de la LDH apporte évidemment son soutien à ses militants d’Hénin‐Beaumont. Elle appelle les associations et les citoyens à rejoindre le comité de vigilance mis en place par la section LDH d’Hénin-Carvin.

Lille, Le 7 avril2014

Georges Voix

Délégué Régional de la LDH

Communiqué commun LDH, Licra, Mrap et SOS Racisme

Paris, le 8 avril 2014

Hénin-Beaumont : la démocratie hors les murs.

Entre les deux tours des municipales, Marine Le Pen déclarait, dans un entretien au journal Le Monde, « les associations doivent être mises au pied du mur, en leur disant qu’elles ne doivent pas intervenir dans le débat politique ». Dans la foulée de son élection comme maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois est passé à l’acte en expulsant la section de la LDH de la ville du local qu’elle occupait précédemment, tout comme d’ailleurs le Secours populaire. Le tout nouveau maire a justifié de son geste en arguant qu’il n’avait aucune raison de ménager une association qui avait combattu et combattait ses idées. L’incident illustre la conception qu’a le Front national de la confrontation d’idées : celles qui lui sont favorables sont bienvenues, les autres sont « mises au pied du mur », voire hors les murs…

Convaincus que la défense des libertés et de la démocratie est indivisible des valeurs que nous défendons ensemble et des combats communs contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et toutes les discriminations, nous en appelons à la vigilance et à la mobilisation de toutes et tous.

Nous invitons les citoyennes et les citoyens, à Hénin-Beaumont comme partout ailleurs, à ne pas se laisser impressionner, à dénoncer et condamner les mesures de haine et d’exclusion, à placer sous leur protection commune les droits et libertés qui sont le cœur battant de la démocratie.

 

Le front national retire son local à la section LDH d’Hénin-Beaumont

A peine installé à la mairie de Hénin Beaumont, le front national s’attaque à un de ses principaux ennemis, la Ligue des droits de l’Homme. Finalement, une sorte de reconnaissance, pour la Ligue, qui, la semaine dernière encore, répondait aux attaques de la présidente du parti d’extrême droite par une tribune signée par son président, Pierre Tartakowsk, et intitulée « la démocratie et le pied du mur de Marine Le Pen ».

Cette fois le maire frontiste ne se contente pas de mots : il agit. Et une des premières mesures de son mandat est clair : il expulse la section de la Ligue des droits de l’Homme du local que les municipalités successives lui accordaient. Il va sans doute, dans la foulée, supprimer également la subvention annuelle de 300€ qu’elle recevait depuis des années.

C’est aussi ça le front national : les municipales auront au moins eu le mérite de le rappeler. On n’est sans doute pas au bout de nos surprises.

 

Après les municipales : transformer les inquiétudes en espoir commun

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme.

Le résultat des élections municipales revêt la dimension d’un désaveu profond, à la mesure des crises qui travaillent le pays et des angoisses qu’elles génèrent.

Ce désaveu vise le gouvernement en place et a pris massivement la forme d’une abstention exaspérée ou désabusée devant les engagements non tenus, les atermoiements et les revirements.

L’accroissement des difficultés rencontrées par des millions de personnes qui avaient placé tous leurs espoirs dans un changement a nourri l’idée d’une représentation politique insensible aux réalités de leur quotidien, et impuissante à résoudre les problèmes d’emploi et de justice sociale.

Au-delà, le résultat témoigne également d’une crise de confiance très sérieuse dans la représentation politique, voire même d’une sorte d’épuisement démocratique. En recherche d’efficacité, les citoyens se montrent sensibles aux discours de simplification, aux promesses abusives, aux solutions prétendument magiques, aussi séduisantes qu’illusoires et dangereuses.

Sur cette toile de fond, la droite réussit un double tour de force : ses divisions ne la pénalisent pas et elle réussit à apparaître comme force de renouvellement, voire de justice sociale, deux ans après avoir tant divisé les citoyens et rabougri les libertés. L’émergence du Front national – qui n’est pas liée à une quelconque progression en voix – crée, dans ce contexte, les conditions d’une redéfinition à hauts risques des lignes de partage entre droite et extrême droite.

La perspective d’un remaniement gouvernemental semble, dans ces conditions, inévitable ; elle ne suffira pas à rétablir la confiance des électeurs, à encourager la mobilisation des citoyens, à galvaniser les énergies du pays. Aux attentes, colères et impatiences, il s’agit de répondre vite, et clairement. Jusqu’à quel point les affichages présidentiels de plus de rapidité, de plus d’efficacité et de plus de justice sociale indiquent-ils une prise de conscience ? Et seront-ils, cette fois, suivis d’effets ?

Face au délitement social, civique et républicain qui accompagne la fragmentation sociale de notre société, la Ligue des droits de l’Homme réaffirme la pertinence et l’urgence de construire une société de solidarité, d’égalité des droits, de garanties effectives des libertés de chacune et de chacun ; une société où l’intelligence et le travail soient pleinement reconnus comme des facteurs de richesses. Et, ce faisant, de transformer les inquiétudes en espoir commun.

Pierre Tartakowsky : « la démocratie et le pied du mur, selon Marine Le Pen »

Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l'Homme

Tribune de Pierre Tartakowsky, Président de la Ligue des droits de l’Homme

La démocratie et le pied du mur selon Marine Le Pen

Toute à la joie de ses résultats électoraux, Marine le Pen tombe le masque. Un peu… Elle rêve de conquête, d’hégémonie, de pouvoir. Ce vendredi, dans les pages du Monde – miroir, mon beau miroir-, elle s’attarde sur sa stratégie, entre dans les détails, développe sa visions du monde, de la politique et du pouvoir. Ah, le pouvoir ! Elle à ses idées là-dessus, comment elle entend l’exercer, et surtout, contre qui. Les associations, par exemple. Ça la travaille, Marine Le Pen, les associations. Elle en parle. Longuement. Pour reconnaître leur apport, se féliciter de leur rôle, les inscrire dans une perspective de démocratie participative ? Pas du tout ; elle fronce le nez devant les « politisées » ; celles qui se mêlent de ce qui les regarde, en quelque sorte. Et pour les remettre a leur place, la présidente du Front national à un programme : leur refuser toute subvention. Histoire, précise-t-elle de leur apprendre une certaine réserve. Et pour ceux qui auraient du mal à suivre, elle mets les points sur les i: « Quand la Ligue des droits de l’Homme fait un tract pour appeler à voter pour ou contre quelqu’un, c’est une action politisée ». Forte de cette visions large et inclusive du débat démocratique elle en tire une règle que seuls les politisés les plus malintentionnés qualifieront d’autoritaire : « les associations doivent être mises au pied du mur, en leur disant qu’elles ne doivent pas intervenir dans le débat politique » Et, au cas ou le pied du mur ne suffirait pas, elle laisse entendre qu’on pourrait bien les y coller, au mur, par un sobre et viril : « il va falloir rappeler les règles du jeu ». On ne savait pas que c’était un jeu ; mais si c’est le cas, ses propos confirment que nous avions raison de refuser que les règles puissent en être un jour fixées par le Front national.
En tout état de cause, la Ligue continuera évidemment d’appeler citoyennes et citoyens à se mêler de leurs affaires et… à la rejoindre.
Les citations de Marine Le Pen sont du vendredi 28 mars, soit entre les deux tours.
On ne pourra pas dire qu’on n’était pas prévenus…

Le multirécidiviste fuyard Boris Le Lay de nouveau condamné

Le multirécidiviste fuyard Boris Le Lay a été condamné, lundi 24 mars, à 16 mois de prison avec sursis par la cour d’appel de Rennes. Le tribunal l’a également condamné à verser des dommages et intérêts à ses victimes. Évidemment absent à l’audience, le marchand de galettes n’était pas non plus représenté : son appel à la générosité publique pour se payer un avocat n’aurait-il pas été entendu ?

Cette condamnation arrive après de nombreuses autres, toujours pour les mêmes motifs : incitation à la haine raciale. Et comme les précédentes, cette condamnation ne va pas l’empêcher de continuer de déverser son venin sur son site, hébergé naturellement hors de France. Et comme son pote Dieudonné, il y a fort à parier qu’il organise son insolvabilité.

Second tour : faire barrage aux candidats d’extrême droite

La Ligue des droits de l’Homme, inquiète de la montée de la droite extrême au premier tour des élections municipales, appelle à faire barrages à ses candidats. Et à faire aussi barrage aux candidats qui, sans être adhérents au front national, en véhiculent les idées et en appliquent les méthodes. Et ils sont nombreux, camouflés derrière un costume « sans étiquette » ou « indépendant » : dans certaines communes, le FN n’a effectivement pas besoin de présenter de candidats : les élus en place font le travail à sa place.

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Second tour : faire barrage aux candidats d’extrême droite

Trois faits majeurs s’imposent au lendemain du premier tour des élections municipales ; d’abord la force de l’abstention ; les Françaises et Français sont de plus en plus nombreux à considérer l’exercice du vote comme vain, dans la mesure où les élus du suffrage universel semblent incapables de porter les projets mis en avant durant les campagnes électorales. De par sa portée nationale, l’abstention prend une dimension nette de désaveu du gouvernement en place, qui va au-delà du caractère local du scrutin.

Ensuite, ce désaveu passif mais dangereux accompagne et amplifie une montée généralisée et spectaculaire du Front national, qui confirme un enracinement dans le tissu local et dans les villes moyennes. Enfin, les candidats du parti au gouvernement enregistrent, au-delà de résultats diversifiés, un mouvement de reflux.

Les accords passés entre partis de gauche et candidats de la droite républicaine seront décisifs pour mettre en avant des configurations républicaines susceptibles de limiter le nombre d’élus FN. La Ligue des droits de l’Homme presse les abstentionnistes du premier tour à prendre cet enjeu en considération et à faire barrage aux candidats d’extrême droite lors du second tour.

Au-delà, elle invite le gouvernement à entendre le message porté par les résultats de ce premier tour et à rompre avec des politiques qui, socialement et économiquement, sont loin de faire vivre le changement, confortent inégalités, injustices sociales et craintes du lendemain. Face à la montée d’une droite extrême – montée qui ira au-delà des municipales -, il est urgent d’afficher avec clarté et courage des priorités de solidarité et de fraternité répondant clairement aux demandes et inquiétudes qui s’expriment dans le pays.