Migra’son, un week-end d’échange et de fête dédié aux migrant-e-s

Communiqué du Collectif MEI et de l’association Les Maillés, organisateurs du Festival

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Dans un contexte d’arrivée importante de migrants dans la ville de Nantes, nous proposons un évènement festif et convivial afin de mettre en relation les associations locales et le public sensibilisé mais ne sachant pas comment s’orienter pour apporter du soutien en faveur des migrant-e-s.

On estime à une cinquantaine le nombre de mineurs se retrouvant isolés sur le territoire de Nantes métropole. Ces mineurs étrangers isolés (MEI) sont sans représentant légal dans notre pays. En tant que tels, la loi française prévoit leur droit à être pris en charge pour l’hébergement, l’alimentation ainsi que l’accès à l’éducation et à la santé. Cet accompagnement est de la responsabilité du Conseil Départemental via l’aide sociale à l’enfance (ASE) qui doit assurer notamment l’hébergement en foyer ou, à défaut, à l’hôtel. Or, devant le manque de moyens prévus pour les accueillir, ces jeunes se retrouvent à la rue, sans revenus donc sans moyen de se nourrir correctement, de se vêtir, de se soigner, de prendre les transports.

Pour faire face à cette situation et ainsi tenter de leur venir en aide, le Collectif MEI a vu le jour à l’été 2015. Il s’est donné plusieurs missions : ouverture de squats pour l’hébergement, dons de nourriture, et de vêtements, mais aussi cours de français, aide administrative…).

Afin d’assurer une fourniture alimentaire régulière pendant 12 mois à la trentaine de jeunes hébergé-e-s dans les squats sur Nantes, un contrat va être signé avec la Banque alimentaire. C’est donc dans le but de le financer que nous avons décidé d’organiser Migra’son, un week-end de fête qui sera aussi l’occasion d’échanges et de rencontres.

Migra’Son a ainsi pour objectifs de faire connaitre à un large public les associations nantaises qui travaillent avec les migrant-e-s, et de le sensibiliser à la situation des migrants en général et à celle des mineurs isolés en particulier.

Ce festival est organisé conjointement par le Collectif MEI et l’association Les Maillés, avec le soutien des associations travaillant avec les migrant-e-s : Gasprom, Ligues des Droits de l’Homme, Droit Au Logement, GREF, Amnesty International, Nantes en résistances, Médecins du Monde, Solingua, UCIJ, MRAP, La Cimade…

Samedi 19 Mars 2016
14h00 : Ouverture du festival, présentation des associations présentes et Co-créations de jeunes d’ailleurs et d’ici (par Kulture et vous)
14h30 : En aparté (Quator classique)
15h30 : Sentimensonges (Conte musical)
16h30 : Vocal Les Mouettes (Fanfare)
17h30 : Les Moussaillons (Théâtre d’improvisation)
19h : Wassa Sainte Nébuleuse (Musique cosmopolite)
20h : Co-créations de jeunes d’ailleurs et d’ici (par Kulture et vous)
20h30 : Charly Blues (Blues festif)
22h : Just playing (Tropical funk)
23h30 : Soul 7 Ven (Deep house – Electro house – Minimal)
Dimanche 20 mars 2016
10 h : Accueil du public – café de Bienvenue
11h : Projections de films et documentaires
13h : Agora, débat et discussion libre sur le thème des migrations suite aux projections
15h30 : Contes, spectacle pour petits et grands
16h30 : Les Voix de garage (Chorale)
17h30 : Co-créations de jeunes d’ailleurs et d’ici (par Kulture et vous)
19h : Faya T (Reggae Ragga Dub hip hop)
20h : L’étrange Mirroir (Concert-lecture poétique)
21h : Co-créations de jeunes d’ailleurs et d’ici (par Kulture et vous)
22h : Guiz & le Bal’Kan Boxon (Balkan – Swing – Cumbia – Gyspsy Punk – Klezmer – Ska)

Tous les artistes (musicien-ne-s, comédien-ne-s, danseur-euses, conteur-euses) ainsi que les technicien(ne)s participent de façon bénévole. Tous les fonds récoltés seront reversés pour le financement de la nourriture des jeunes hébergés.

Contact et informations : www.festival-migrason.com
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Pourquoi un évènement festif ?
Face à l’arrivée en France et en Europe d’un nombre important de migrant-e-s, il nous semble nécessaire de rendre visibles ces personnes ainsi que les situations complexes dans lesquelles elles se trouvent une fois sur notre territoire.
En effet, l’accès aux moyens de subsistance, mais aussi aux droits et à l’information relèvent du parcours du combattant, parcours que de nombreuses associations tentent de rendre moins chaotique. De même, les migrants et celles et ceux qui les soutiennent sont confrontés au renforcement des crispations, discours et actions xénophobes, que ce soit dans le monde politique que dans la société dite « civile ». D’autre part, la réponse des autorités face à ces hommes et ces femmes se traduit par un renforcement des lois et des moyens policiers (caméras de surveillance, frontières ultra-sécurisées, détecteurs de mouvements, de chaleur, camps grillagés à accès biométrique sans sanitaires à Calais…).
Par ailleurs, les migrations nous amènent à réfléchir sur leurs causes et les défis qu’elles posent à nos sociétés dans un contexte de crise économique, politique et environnementale. Des millions de personnes sont aujourd’hui sur les routes de l’Afrique, de l’Europe et de l’Asie, chassés de chez elles car, soit à cause de la raréfaction de leurs ressources agricoles, soit à cause de conflits armés, soit à cause des problèmes économiques, sociaux et politiques, mais souvent à cause de tous ces facteurs combinés, il leur est impossible de continuer à vivre chez eux.
Dans ce contexte, Comment construire une société ouverte, accueillante, à la fois curieuse et respectueuse de l’autre et de ses différences ? Comment permettre la rencontre et le dialogue entre êtres humains qui doivent, malgré ces différences préserver et partager les ressources de la planète?

Si nous voulons changer quelque chose à ces discours qui se radicalisent, nous pensons que c’est en rétablissant les liens fragiles entre les personnes, mais aussi en mettant l’accent sur les actions et les énergies positives développées par les groupes et les individus que nous y parviendrons.