Accusé d’être un « Anonymous » : un nouveau « Tarnac » ?

Tout le monde se souvient de l’affaire de Tarnac : de dangereux terroristes camouflés en épiciers dans un village perdu, et qui sabotaient les voies ferrées… D’autant plus suspect que, pensez-donc, ils n’avaient pas de téléphones portables… Le village avait été envahi de cars de police un beau matin, pour l’interpellation de ces dangereux individus…

Samedi 28 janvier, une affaire rappelant fortement celle-là s’est déroulée à Loudéac. La DCRI a arrêté Pierrick Goujon, un jeune homme d’une trentaine d’année. Elle le soupçonne d’être un « anonymous », c’est à dire un de ces « pirates » qui attaquent les sites Internet institutionnels (ministères, gouvernements etc) ou d’entreprise, lorsque la liberté est menacée sur le net. C’est ce qui s’est passé après la fermeture du site « megaupload » par le FBI, récemment ; le site de l’Elysée avait été attaqué, à la suite de la prise de position du président de la République, favorable à cette fermeture. Pierrick Goujon est plus précisément accusé d’avoir participé à l’attaque du site de l’EDF.

Sauf que Pierrick Goujon crie son innocence. Après 60 heures de garde à vue, il a pu rentrer chez lui, et il est maintenant assigné à résidence, avec interdiction de quitter la France.

La similitude avec Tarnac ? Un déploiement de force démesuré (trois véhicules de police, une dizaine d’hommes), et le profil de la personne interpellée : Pierrick Goujon a un parcours atypique. Il a notamment été adepte du « freeganisme » : les « freegans », en français « déchètariens », récupèrent la nourriture récupérable dans les poubelles, et s’en nourrissent. Alors, évidemment, il ne pouvait qu’être suspect.

Il raconte son interpellation et sa garde à vue dans deux articles qu’il a publiés sur son site, et ça vaut le détour : ça se trouve , et .

On peut aussi lire cet article sur le site Owni. Ici un dépêche AFP relatant l’affaire à sa manière, et là une autre dépêche AFP, de 2007, parlant des activités « déchètariennes » de Pierrick Goujon.

Parrainages de Ploufragan : ce qu’ont vécu les familles

De droite à gauche, Mme et M. Amoev et, au premier plan, Maria, son fère Otar, Mme et M. Baïmouraiev, et leurs enfants Leila, 10 mois, et Danial 4 ans, en compagnie d'Eric Deschamps (RESF).

La mairie de Ploufragan a organisé, samedi 28 janvier, une cérémonie très officielle, présidée par Marie-Françoise Duplenne, adjointe au maire. Il s’agissait du parrainage républicain de Maria et Otar Amoev, respectivement 8 et 14 ans, enfants géorgiens, et de Leila et Danial Baïmoursaiev, respectivement 4 ans et 10 mois, originaires du Daghestan.

C’est le « comité de soutien de Maria Amoev » qui est à l’origine de ce parrainage. La fillette est scolarisée à l’école de la Ville-Moisan, à Ploufragan, et sa situation a ému parents d’élèves et enseignants : la famille a en effet reçu, le 6 janvier dernier, une OQTF (obligation à quitter le territoire français) dans un délai d’un mois. Un comité de soutien a donc été constitué, et un recours contre cette mesure d’expulsion engagé au tribunal. Et le comité de soutien a jugé qu’il convenait par ailleurs de protéger cette fillette et son frère (scolarisé au collège Anatole-Le-Braz à Saint-Brieuc). C’est ainsi qu’est née l’idée du parrainage, qui a été proposé à la mairie, et accepté sans difficulté : ça n’est pas la première fois que la municipalité de Ploufragan procède à des parrainages. De même qu’il n’a pas été difficile de trouver des parrains et marraines, tant la situation des enfants avaient scandalisé les enseignants et les parents d’élèves.

En défendant Maria, le comité de soutien a appris la situation d’une autre famille, la famille Baïmoursaiev. Son histoire est édifiante, elle nous est contée par son comité de soutien :

« Monsieur Baïmoursaiev vivait paisiblement avec sa famille à Makhatchkala, capitale du Daghestan, jusqu’au jour où il fut témoin de l’enlèvement d’un de ses amis par des hommes cagoulés (sauf un). Il s’est rendu aux autorités pour faire part de l’enlèvement, là, il reconnut l’homme qui n’était pas masqué. Alors qu’il était à son travail, sa femme lui téléphona en pleurs, elle l’informa que des hommes masqués en tenue de combat, avaient perquisitionné chez eux et comme par hasard trouvé des armes sensées être destinées à la rébellion. Ils tabassèrent sa femme enceinte et son frère qui voulut la protéger, le frère est mort à l’hôpital.

Voyant qu’ils ne lâcheraient pas, son témoignage étant trop gênant pour les autorités, ils furent (lui et son épouse) contraints de quitter leur pays, et c’est par hasard qu’ils se retrouvèrent à Saint-Brieuc, où leur petite fille Leila est née en novembre 2007.

Ayant échoué à l’OFPRA (Office français de protection de réfugiés et apatrides, qui vient d’être condamné par la cour européenne de justice : lire ici) et la CNDA (cour nationale du droit d’asile), ils se résignèrent et voulurent rentrer chez eux. Ayant commencé les démarches pour le retour volontaire, ils reçurent une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Quand M. Baïmoursaiev téléphona à sa mère pour lui annoncer son retour, elle lui dit « ne rentre surtout pas, ils sont encore venus te chercher ».

Leur problème au Daghestan n’étant pas terminé, la famille est donc restée à Saint-Brieuc. Elle habite aujourd’hui à Ploufragan, où Leila est maintenant scolarisée, et ou leur second enfant, Danial, est né en avril 2011. »

Les signataires de ce texte, qui introduit une pétition, concluent : « Nous, signataires de cette pétition, demandons la régularisation de cette famille parfaitement intégrée en France où ils vivent maintenant depuis cinq ans et où, grâce à leurs qualités humaines, ils se sont faits de nombreux amis. »

Ces parrainages n’ont évidemment qu’une valeur symbolique. Mais il est des symboles qui sont forts.

Parrainage d’enfants de demandeurs d’asile à Ploufragan : la vidéo

Maria, 8 ans, et son frère Otar, 14 ans, originaires de Géorgie, et Leila, 4 ans, et son petit frère Danial, 10 mois, originaires du Daghastan, tous les quatre menacés d’expulsion dans leurs pays où leurs parents sont menacés et victimes de persécutions, ont été officiellement parrainés, samedi 28 janvier 2012, à la Mairie de Ploufragan, au cours d’une cérémonie à laquelle ont participé près de deux cents personnes, présidée par Marie-Françoise Duplenne.

Voici la vidéo de cette émouvante cérémonie.

httpv://www.youtube.com/watch?v=4FFG31-rwA0

Parrainages républicains à Ploufragan : une belle cérémonie

Samedi 28 janvier, la mairie de Ploufragan a procédé au parrainage de quatre enfants de demandeurs d’asile originaires du Daghestan. Un puissant comité de soutien s’était créé, intulé « Comité de soutien à Maria », et son action a débouché sur cette cérémonie, qui a été présidée par Marie-Françoise Duplenne, adjointe au maire, assistée de Christine Orain, adjointe au maire et vice présidente du conseil général, qui représentait Claudy Lebreton, président. La salle de la mairie était comble, et la cérémonie a été suivie d’un goûter.

Des photos, en attendant la vidéo qui sera mise en ligne dans la journée.

28 janvier : journée de la protection des données personnelles

C’est le Conseil de l’Europe qui l’a institué : la journée de la protection des données, c’est aujourd’hui, samedi 28 janvier.

Ce thème ne mobilise pas les foules, et bon nombre de personnes ne s’inquiètent pas du fait que dès qu’elles se lèvent le matin, elles sont pistés, où qu’elles aillent, quoiqu’elles fassent. Tentons un inventaire.

Je pars au travail en voiture, je me gare : parcmètre. Paiement par carte : mes coordonnées bancaires sont enregistrées, ainsi que l’heure et la durée de mon stationnement. On pourra savoir où j’étais.

Je me connecte à Internet : le pistage continue,et selon la nature des sites que je consulte, de nouvelles données me concernant seront collectées. On pourra savoir quels sites j’ai visités, d’où, à quelle heure…

Je téléphone avec mon portable : je suis géolocalisé. On pourra savoir qui j’ai appelé, quand, où, combien de temps.

Et on pourrait continuer : carte vitale, carte de transports, cartes de fidèlité…

Anodin tout ça ? à voir !

Laure Heinich-Luijer et Karine Bourdié, avocates, signent ce matin dans Libération un papier passionnant, intitulé « pour vivre peureux, vivons fichés », qui analyse ces dérives inquiétantes, et notamment le fichage ADN, qui, sous prétexte de lutter contre la criminalité, la pédophilie et autres monstruosités, était destiné au départ aux auteurs de délits et crimes sexuels, s’est élargi sournoisement, pour être appliqué aujourd’hui aux personnes simplement soupçonnées d’infraction.

Les auteures de l’article se désolent du peu de mobilisation autour de ces problèmes. Il sont pourtant au cœur des préoccupations de la Ligue des droits de l’Homme, et notamment de son groupe de travail « Libertés et technologies de l’information et de la communication ». Contrairement à ce que son intitulé pourrait laisser supposer, son champ d’investigation ne se limite pas à l’informatique et Internet : il se préoccupe également de la vidéo-surveillance (ça c’est devenu un gros mot ! en « novlangue », on dit vidéo-protection, ou, encore plus fort, vidéo-tranquilité…), et d’une façon générale du fichage.

ACTA, la nouvelle menace sur Internet

Pierre Valet, ligueur de la section Cannes Grasse, nous alerte sur les menaces que font peser sur l’Internet mondial des projets portés par les Etats-Unis. Voici, avec son accord, deux articles qu’il a consacrés à ce sujet.

Les adeptes d’un usage libre de l’Internet aux US se sont insurgés dès novembre 2011, contre deux projets de loi qui risquent de restreindre l’accès à la Toile.

À l’origine, le lobbying des puissantes industries du cinéma et du disque qui entendent lutter contre le piratage et le téléchargement illégal de contenus protégés par la loi américaine sur les droits d’auteurs. Les « sites voyous », tels The Pirate Bay mais aussi tout site coupable de la moindre infraction à la propriété intellectuelle, même sous la forme d’un renvoi hyperlien deviendraient ainsi la cible du législateur qui pour ce faire envisage tout un arsenal technique, dont le blocage DSN empêchant un navigateur de référencer une page Web, qu’elle soit domiciliée aux Etats-Unis ou à l’étranger.

Le Stop Online Piracy Act (SOPA), présenté à la Chambre des représentants en octobre dernier par l’élu républicain du Texas, Lamar Smith, permet par exemple au procureur d’ordonner à une entreprise de rompre tout lien avec un site ne respectant pas les droits d’auteurs. Tollé du côté des adeptes du surf libre mais aussi des industriels du Web américain : imaginez que eBay ou Pay Pal soient visés!!

Du coup cet élu a annoncé le 13 janvier le retrait de la disposition la plus discutée relative au blocage des sites aux fournisseurs d’accès. Un report du vote de la loi a  été obtenu, il présenterait un nouveau texte à la Chambre des représentants courant février 2012…

Le Protect Intellectual Proprety Act (PIPA) a été déposé auprès du Sénat américain au cours du mois de mai par le démocrate Patrick Leahy. Il reprend globalement les mêmes dispositions que le SOPA et doit normalement être discuté et voté ce 24 janvier (d’où la pétition et l’urgence). Car la reculade du SOPA, et les protestations officielles d’un grand nombre de sénateurs républicains relayant les craintes de leurs électeurs, pourraient entraîner sa révision et l’abrogation des mesures les plus « liberticides (ce que nous voulons).

Que dit Barak Obama ?

Même si ces deux projets venaient à être adoptés par le Congrès,  passeraient-ils  au travers du veto présidentiel ? On peut en douter puisqu’un communiqué de la Maison Blanche dit « (…) le piratage sur Internet est un grave problème qui nécessite une réponse législative sérieuse, mais nous ne soutiendrons pas une législation qui réduit la liberté d’expression, augmente les risques pour la sécurité cybernétique et sape le dynamisme et le caractère innovant de l’Internet mondial ». Mais qui va succéder à B. Obama ?

Même Microsoft soutient la Maison Blanche !

La Business Software Alliance (BSA), d’abord favorable aux deux projets, a fini par faire machine arrière et  demande la révision des textes.

Facebook, Twitter et Ebay ont signé en novembre 2011 une lettre ouverte très critique dans le New York Times,

Sony et Nintendo ont annoncé ne plus soutenir SOPA.

Google USA a affiché un bandeau noir sur son logo toute la journée du 18 janvier,

Le même jour l’encyclopédie libre participative Wikipédia a carrément mis en blackout ses pages anglaises et américaines, relayée en France par des sites professionnels…

Pierre Vallet, dans un autre article, poursuit :

La mobilisation des internautes pour la neutralité du net a déjà porté ses fruits. Ainsi alors que le Congrès américain allait adopter une loi permettant aux États-Unis de censurer l’accès à n’importe quel site internet dans le monde entier, une pétition de plus d’1,2 millions de signatures adressée à la Maison Blanche, a conduit le Congrès à s’opposer au texte. Mieux plusieurs partisans du projet de loi ont changé leur position. Et le mouvement de blackout mené par Wikipédia a propulsé la campagne citoyenne à la une des médias.

Hélas les partisans de la censure essaient de remettre le projet de loi sur la table. C’est pourquoi une nouvelle pétition déjà signée par plus de 2,8 millions d’internautes dans le monde est de nouveau accessible :

http://www.avaaz.org/fr/save_the_internet_action_center_fr/?cl=1522640242&v=12114

Si vous avez déjà signé, envoyez des emails, téléphonez et postez des messages sur les pages Facebook et Twitter des membres du Congrès et des entreprises clés.

Le projet de loi d’anti-piratage sur Internet (SOPA) et le projet de loi de protection des adresses IP (PIPA) autoriseraient le gouvernement américain à bloquer pour chacun d’entre nous l’accès à des sites tels que YouTube, Google, ou Facebook. Et plus tard, pourquoi pas, qui peut le plus peut le moins, à Mediapart, a@i, ldh-france.org etc… Ce projet de loi ferait des États-Unis une nation pratiquant la censure dans le monde comme la Chine ou l’Iran le font déjà chez eux et comme la France y va lentement mais sûrement depuis 5 ans.

C’est à l’ensemble de nos libertés que cette législation américaine s’attaque. Montrons que lorsque les citoyens du monde s’unissent, ils peuvent empêcher les abus de pouvoir. Mettons un terme à la plus grande menace de censure d’Internet que le monde ait connu.

Où en est-on aujourd’hui ?

Le collectif Avaaz lance une nouvelle pétition, auprès cette fois de l’Union européenne, qui doit prendre position en ce moment pour ou contre l’ACTA. En voici le texte :

La semaine dernière, 3 millions d’entre nous ont repoussé l’attaque des États-Unis sur notre Internet! Mais un danger encore plus grand nous menace, et notre mouvement mondial pour la liberté en ligne est prêt à tout pour le neutraliser pour de bon.

L’ACTA, un traité mondial, pourrait permettre à de grandes entreprises de censurer Internet. Négocié en secret par un petit nombre de pays riches et de puissantes entreprises, ce traité mettrait en place un organisme de l’ombre anti-contrefaçon permettant à des intérêts privés de surveiller tout ce que nous faisons en ligne. Il leur donnerait aussi la possibilité d’imposer des sanctions très sévères – allant jusqu’à des peines de prison – contre les personnes coupables selon eux de nuire à leur activité.

L’Union Européenne est en train de décider de ratifier ou non l’ACTA — et son refus mettrait en échec cette attaque mondiale sur l’Internet libre. Nous savons qu’elle s’est opposée à l’ACTA auparavant, mais certains députés européens hésitent — donnons-leur le soutien dont ils ont besoin pour rejeter le traité. Signez la pétition dès maintenant — nous la remettrons de manière spectaculaire à Bruxelles lorsque nous aurons atteint 500 000 signatures!

Cliquer ici pour signer la pétition.

C’est scandaleux — les gouvernements des quatre cinquièmes de la population mondiale ont été exclus des négociations sur l’Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) et des bureaucrates non-élus ont travaillé en étroite collaboration avec les lobbyistes des grandes entreprises pour élaborer de nouvelles règles et un régime d’application dangereusement contraignant et puissant. L’ACTA serait appliqué dans un premier temps aux États-Unis, dans l’UE et neuf autres pays, puis son application s’étendrait au monde entier. Mais si nous persuadons l’UE de ne pas le ratifier aujourd’hui, le traité perdrait son élan et pourrait être stoppé pour de bon.

Cette réglementation serait extrêmement sévère: elle pourrait punir les citoyens partout dans le monde pour des activités banales telles que partager un article de journal ou mettre en ligne la vidéo d’une fête où on entendrait de la musique dont les droits sont protégés. Vendu comme un accord commercial protégeant les droits d’auteur, l’ACTA pourrait aussi conduire à l’interdiction de médicaments génériques de premier secours et menacer l’accès des agriculteurs aux semences dont ils ont besoin. Et plus incroyable encore, le comité ACTA aurait carte blanche pour modifier ses propres règles et sanctions, sans aucun contrôle démocratique.

De grandes entreprises font tout leur possible pour que cela devienne réalité, mais le Parlement de l’UE se trouve sur leur chemin. Appelons fermement les députés européens à tenir tête aux lobbies et à adopter une position ferme pour un Internet libre. Signez la pétition et partagez-la avec tous vos contacts:

Cliquez pour signer la pétition!

La semaine dernière, nous avons vu la force de notre pouvoir collectif lorsque des millions d’entre nous ont uni leurs forces pour empêcher les États-Unis d’adopter une loi sur la censure qui aurait frappé Internet en plein cœur. Nous avons aussi montré au monde combien nos voix peuvent avoir de force. Faisons-les résonner à nouveau pour contrer cette nouvelle menace.

L’école laïque remise en cause ? Appel à soutien

A l’initiative du Planning familial, la LDH est signataire de l’appel « L’école laïque remise en cause ? » dénonçant les ingérences récurrentes au sein de l’école de certains courants mettant en cause l’approche de genre, l’homoparentalité, l’éducation à la sexualité…., ce dernier point étant d’ailleurs un domaine où l’Education nationale ne respecte pas ses propres engagements. Des contacts sont pris pour que d’autres organisations se joignent à cet appel.

Le texte de cet appel qui peut être signé en envoyant un mail à l’adresse suivante ecolelaiqueencause@gmail.com. Télécharger l’appel.

Merci de diffuser cet appel largement autour de vous.

Depuis quelques années, mais avec une intensification ces derniers mois, l’Éducation Nationale fait l’objet d’une offensive sans précédent de la part des courants qui tout à la fois remettent en cause l’approche de genre, nient la réalité et la légitimité des familles homoparentales et veulent nous imposer leur vision de la famille traditionnelle comme la seule et unique référence.

Ces mêmes courants de pensée s’opposent à une éducation à la sexualité qui propose, à partir des questions des jeunes, d’aborder sans tabou, les représentations de la sexualité, l’orientation sexuelle et anime des espaces de parole sans juge ment permettant de dépasser les seuls points de vue médicaux, hygiénistes et préventifs, pour privilégier une approche relationnelle de la sexualité.

Aider à construire une identité sexuée débarrassée des stéréotypes par une réflexion sur les rapports sociaux de sexes est une dimension fondamentale de l’accompagnement éducatif. C’est aussi une étape nécessaire pour lutter contre les violences de genre, et dans la marche vers l’égalité entre les femmes et les hommes dans la société.

Dans cette perspective, c’est bien l’ensemble des acteurs de l’Éducation qui est concerné, bien au-delà des seules séances prévues – mais non réalisées d’éducation à la sexualité par la circulaire du 17 février 2003 de l’Éducation Nationale (3 séances par an pour chaque niveau scolaire du CP à la terminale).

Ainsi, les débats qui émergent autour des contenus des programmes témoignent de la volonté d’empêcher les jeunes en milieu scolaire de s’approprier les réflexions et les débats qui se posent dans la société.

La perspective que proposent ces courants de pensée fortement liés aux églises et à leurs valeurs sur les questions de contraception, sexualité, déniant l’apport des connaissances scientifiques, n’a pas de légitimité dans l’école publique.

La laïcité, une des valeurs fortes de l’école, doit garantir à toutes et tous, l’accès aux informations et aux connaissances, la possibilité de débattre pour se construire en citoyen libre et responsable

Nous signataires, qui militons pour une société ouverte et plurielle, ne pouvons accepter ce projet de société et serons vigilantes sur ces enjeux.

On diffuse,

On signe,

On fait signer !

ecolelaiqueencause@gmail.com

L’appel et ses signataires seront remis aux candidat(e)s à la Présidentielle début mars 2012

La Laïcité au cœur du pacte républicain.

Pourquoi  ils soutiennent cet appel

CEMEA

La laïcité est un des principes fondamentaux de notre société, un facteur essentiel d’unité. Elle est auj0urd’hui remise en cause directement par ceux mêmes qui ont mission de la garantir.

Les CEMEA exigent de l’État et de l’ensemble des pouvoirs publics de respecter et de faire appliquer pleinement les principes qui fondent la Laïcité Les CEMEA, pour leur part, continueront d’agir au travers de leurs actions pour une éducation à la mixité, au vivre-ensemble de lutter contre les comportements et les attitudes qui vexent, humilient, stigmatisent les individus repérés comme les plus vulnérables. Pas de mutisme, de l’engagement et du positionnement !

C’est pourquoi les CEMEA signent et appellent à signer.

Ligue de l’enseignement

La Ligue de l’enseignement est un mouvement d’éducation populaire laïque. Engagée au travers de multiples activités culturelles, sportives, sociales… elle considère que la question du genre, de l’égalité entre femmes et hommes, est une question majeure dans la société actuelle. De façon quotidienne, nous travaillons à mettre en œuvre de façon effective ce principe fondamental d’égalité. Pourtant, au sein même de l’École, nous avons à faire face à des remises en cause sournoises et même directes. Même si elles émanent de milieux aussi minoritaires que sectaires, nous les prenons au sérieux. Aujourd’hui ou le désarroi oral et philosophique accompagne les difficultés économiques et sociales, toutes les dérives sont possibles. Nous tenons donc à réaffirmer avec fermeté, avec tous les mouvements progressistes et républicains nos valeurs, en particulier grâce au texte « L’École laïque remise en cause ? »

Fédération Léo-Lagrange

En tant que mouvement d’éducation populaire, la Fédération Léo Lagrange a l’ambition, à travers chacune de ses actions, de développer l’esprit critique et les capacités ai penser le monde. L’éducation à la sexualité est une composante de la construction de la personne et de l’éducation du citoyen. Aussi, elle doit être abordée sans tabou et sans stéréotypes. Dès 1962, la Fédération Léo Lagrange s’est montrée sensible à la question du planning familial. Influencée par Maurice Deixonne, son président de 1950 a 1972, la Fédération prend ainsi position sur le contrôle des naissances et « appuie et encourage ses militants à aider toute initiative sérieuse et désintéressée, tendant à développer le planning familial en France (motion « contrôle des naissances » votée lors du 60 congres de la FLL le 15 avril 1963). Encore aujourd’hui, le programme de lutte contre les discriminations « Démocratie & Courage ! », mis en place depuis 2002, combat les stéréotypes et les préjugés sexistes et homophobes avec sa journée d’intervention « Respect mutuel(le) ». C’est donc tout naturellement que la Fédération s’est portée signataire du texte « L’école laïque remise en cause ? ».

Ligue des droits de l’Homme

Sans parler des réductions drastiques de postes et du recul de la formation des enseignants, la LDH constate que l’Eco1e est confrontée à des offensives récurrentes du gouvernement pour supprimer ou diminuer tel enseignement (en particulier l’Histoire), ou pour orienter le contenu de tel autre. Récemment, on a assisté à des offensives répressives contre l’approche de genre, qualifiée a tort d’idéologie alors qu’il s’agit d’outils d’analyse utilisés désormais par beaucoup de disciplines scientifiques, et que les parlementaires ne sont pas habilités à se mêler des programmes scolaires. En outre, la LDH regrette qu’en matière d’éducation à la sexualité, l’Éducation nationale ne respecte pas les textes qu’elle a elle-même édictés et n’assure pas les heures de cours officiellement obligatoires. L’école est par essence un lieu ou les jeunes doivent pouvoir acquérir des savoirs à partir desquels ils pourront construire leur autonomie, leur individualité, leur liberté et leur esprit critique. Il revient à tout gouvernement d’une République laïque de veiller a ce que ces acquisitions se fassent en dehors de toute pression, notamment a caractère religieux. L’initiative lancée par Le Planning Familial nous semble contribuer a affirmer ces principes ; il est important qu’un maximum de forces se rassemble pour lui donner une large audience et la LDH entend y prendre toute sa place.

Planning familial

Mouvement féministe et d’éducation populaire, Le Planning Familial milite depuis longtemps pour que filles et garcons, femmes et hommes aient acces a une réelle information sur l’ensemble des questions touchant aux sexualites et a l’égalité entre les femmes et les hommes. L’École de la République ne peut être neutre, elle n’est pas « hors » la société mais familial participe de sa construction. C’est un lieu de vie qui vise acquisition des savoirs, développement des savoir être et apprentissage de la vie collective contribuant ainsi a la construction des adultes de demain, de la société de demain. C’est pour cela que nous avons lancé ce texte « École laïque remise en cause ? » et que nous vous invitons à le signer.

Une LDH à l’offensive !

La Ligue des droits de l’Homme vient de réaliser une série de tracts, dans le cadre du « pacte pour les droits et la citoyenneté » auquel ont adhéré de nombreuses associations.

Vous pouvez dès aujourd’hui les télécharger (format Acrobat) en cliquant sur leurs titres, ci-dessous. N’hésitez pas à les utiliser, les diffuser, les distribuer !

Dominique Guibert, secrétaire général de la Ligue, explique ici la démarche utilisée.

Trop souvent, nous assistons à une soumission du débat politique à l’unique échéance de l’élection présidentielle. Commentaire par ci, sondage par là, phrase choc d’un côté, petite phrase de l’autre. Si le spectacle n’est guère réjouissant, il a surtout plein de défauts : faire de la politique un repoussoir à idées ; focaliser sur la personnalité des candidats présidentiels et leurs qualités supposées ; réduire le débat à l’exercice du pouvoir ; privilégier la forme du débat plutôt que le fond.

La LDH ne peut se satisfaire de cette façon de faire de la politique. La LDH ne peut se soumettre à ce calendrier rabougri. Nous nous situons dans un horizon qui, même s’il ne peut ignorer les échéances électorales, ne s’y limite pas.

Pour répondre à cet impératif, pour nous catégorique, une série de tracts est maintenant disponible. Ces tracts reposent sur l’unité stratégique suivante :

  • ils se situent dans le cadre du Pacte pour les droits et la citoyenneté, en faisant des propositions sur les thèmes qui sont ceux du pacte ;
  • ils ne visent pas à poser des questions aux candidats et aux partis, mais à les interpeller sur les propositions qui sont les nôtres ;
  • ils répondent au souhait que nous avons de ne pas se satisfaire d’être des femmes et des hommes « contre » ;
  • ils apportent des réponses concrètes sur nos terrains d’intervention.

Six tracts thématiques :

Clinique du Littoral : c’était un malentendu

La responsable de la maternité de la clinique du Littoral, de Saint-Brieuc, nous a contactés, à la suite du problème rencontré concernant la petite Zara, sortie de la clinique un samedi, sans lait jusqu’au mardi suivant, jour de distribution des restos du cœur.

Il s’est en fait agi d’un malentendu, dû à un concours de circonstances malheureux : le week-end, problèmes de langue etc… La responsable de la maternité, qui assure n’avoir été à aucun moment alertée de la situation, semblait sincèrement désolée de cet incident, qui n’aurait sans doute pas eu lieu un autre jour de la semaine.Elle nous a également assurés de nous apporter son aide le cas échéant, comme l’établissement le fait régulièrement avec des associations telles que les restos du cœurs, et nous l’en remercions.

Nous avons donc supprimé l’article que nous avions publié, et nous nous réjouissons de l’issue de cette affaire qui n’en était pas une !

Enfants en rétention : la France à nouveau condamnée

La Cour européenne des droits de l’Homme vient de condamner une nouvelle fois la France, dans une affaire de placement d’enfants en rétention.

Télécharger l’arrêt « Popov » de la CEDH.

Voici le communiqué publié par la Ligue des droits de l’Homme.

Communiqué LDH
Paris, le 23 janvier 2012
Maintien d’enfants en centre de rétention : la France condamnée par la CEDH

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) vient, à partir d’un cas précis, de condamner la France pour le maintien d’enfants mineurs en rétention.

L’affaire remonte à août 2007, date à laquelle un couple de ressortissants kazakhs, demandeurs d’asile déboutés et parents de deux enfants âgés de 6 mois et 3 ans, faisait l’objet d’une procédure d’expulsion vers son pays d’origine. Toute la famille avait d’abord été conduite à l’aéroport de Roissy mais, le vol ayant été retardé, elle avait été emmenée au centre de rétention de Rouen-Oissel où le juge des libertés et de la détention avait ordonné son maintien en rétention pendant quinze jours.

Ce n’était ni la première ni la dernière fois qu’un certain nombre d’associations, dont la LDH, avait l’occasion de s’indigner d’un tel traitement infligé à des enfants. Elles en firent même « le procès » lors d’une initiative en mai 2011. De son côté, la Commission nationale de déontologie (CNDS) s’est à plusieurs reprises prononcée contre l’enfermement des enfants en centre de rétention, et la Défenseure des enfants a pris position dans le même sens dans ses rapports de 2008 et 2009.
Bien entendu, le gouvernement français, tout à sa politique de « limitation des flux migratoires », n’a jamais pris en compte ces appels, et avait justifié la mesure prise à l’encontre de la famille Popov.

Dans son arrêt, la Cour dénonce la violation de plusieurs articles de la Convention des droits de l’enfant, la non-prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant, et elle considère que le maintien en rétention de la famille était disproportionné. Elle rappelle par ailleurs que la France est l’un des seuls pays européens à recourir de manière systématique au placement en rétention de mineurs accompagnés.

Pour toutes les associations, pour tous les citoyens, qui se battent pour que cessent ces pratiques d’enfermement qui sont nécessairement inhumaines et sources de traumatismes, cette décision est évidemment une bonne nouvelle. La France a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant. Cela signifie notamment que toute politique migratoire, d’ordre public ou encore pénale, doit s’incliner devant l’intérêt supérieur de l’enfant. La CEDH vient de se prononcer à partir d’un cas d’espèce mais son avis met en compte le fonctionnement même du système français. C’est sur cette base que la LDH continuera d’agir pour qu’il n’y ait plus aucun enfant présent en centre de rétention ou en zone d’attente.