Journaliste afghane menacée : l’asile est un droit

La LDH se mobilise pour le respect du droit d’asile des journalistes menacés en Afghanistan.

Craignant pour sa vie en raison de ses activités de journaliste, monsieur Nikzad a fui l’Afghanistan à la suite de la prise de pouvoir par les talibans. Il s’est rendu à l’aéroport de Kaboul et a été évacué par les autorités françaises dans le cadre de l’opération APAGAN. Il est entré en France le 22 août 2021, sans son épouse, madame Amin, également journaliste.

Monsieur Nikzad a été admis au bénéfice du statut de réfugié par une décision de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides du 19 octobre 2021.

Aussi le 11 juillet 2022, madame Amin a sollicité auprès du Consulat général de France à Téhéran un visa de long séjour au titre de la réunification familiale. Par une décision du 18 octobre 2022, une décision de refus lui a été opposée. Par suite, la Commission de recours contre les décisions de refus de visa d’entrée en France a été saisie et un recours en annulation, assorti d’un référé-suspension, introduit.

Par deux ordonnances, le juge des référés a suspendu la décision de refus de délivrance du visa de long séjour et a enjoint au ministre de l’Intérieur de procéder à un réexamen de la demande de visa de madame Amin.

Le juge des référés a en effet considéré qu’outre le doute sérieux sur la légalité de la décision, la condition d’urgence devait être regardée comme remplie eu égard d’une part, à la durée de la séparation des époux et d’autre part, à la résidence non pérenne de madame Amin en Iran qui l’exposerait nécessairement au risque de devoir regagner l’Afghanistan, pays soumis à un régime taliban.

Le ministère de l’Intérieur a néanmoins décidé de maintenir son refus de délivrance du visa au titre de la réunification familiale.

Au regard des risques d’un renvoi imminent vers l’Afghanistan et des traitements inhumains et dégradants auxquels elle serait alors nécessairement exposée, la LDH a interpellé les pouvoirs publics afin que madame Amin puisse se voir délivrer à tout le moins un visa au titre d’une demande d’asile eu égard à sa condition de femme, qui plus est épouse d’un réfugié politique, et de sa qualité de journaliste.

Concomitamment, la LDH est également intervenue volontairement au soutien des requêtes déposées à l’encontre de la décision ministérielle.

Le 7 mars 2023, l’autorité consulaire française à Téhéran a enfin délivré à madame Amin un visa de long séjour en vue de demander l’asile en France. Le 14 mars 2023, le juge des référés du tribunal administratif de Nantes prononçait ainsi une ordonnance de non-lieu à statuer.


 S’inscrire à la lettre d’information

   
Share This
Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.