FASTI

 

Féministe, anticapitaliste, et tiers mondiste, la Fédération qui tire sa légitimité du travail de terrain des militants et bénévoles des Associations de Solidarité avec les Travailleur-euse-s Immigré-e-s, se bat pour le droit des personnes migrantes depuis près de cinquante ans.

Historique

Ce mouvement de solidarité avec les personnes immigrées est né dans les années soixante dans les bidonvilles de la région parisienne. La plupart des militants de cette première période sont issus des rangs de la gauche chrétienne et du Parti Socialiste Unifié (PSU). C’est en 1962 qu’un groupe d’habitants de Châtenay-Malabry crée la première ASTI à la suite de l’incendie d’un bidonville.
Elle s’appelait alors Association de Solidarité avec les Travailleurs Étrangers (ASTE). Ce premier noyau se renforce peu à peu et de nouvelles ASTI voient le jour autour de Paris. Ainsi en 1966, une douzaine d’ASTI se regroupent et commencent à coordonner leurs actions. En 1967, c’est le Congrès de Nanterre où se regroupent une soixantaine d’ASTI qui fonde la FASTI.

En 1972, la FASTI regroupe près de 120 associations locales ou ASTI. On y retrouve ainsi le GASProm à Nantes, l’AMATRAMI à Verdun, l’Adam-ASTI à Dijon, mais aussi de très nombreuses ASTI comme celles d’Aix-en-Provence, d’Arles, de Belfort, de Voiron, de Valence, de Bordeaux… La région parisienne compte également de nombreuses ASTI, dont bon nombre sont toujours actives aujourd’hui, comme Chanteloup-les-Vignes, Issy-les-Moulineaux, Les Ulis, Sartrouville, Dourdan…

En 1974, alors que la question migratoire prend une importance de plus en plus grande dans le débat politique français, Paul Dijoud, alors Secrétaire d’État à l’immigration propose au mouvement des ASTI d’intégrer le Réseau National d’Accueil. Les débats sont houleux au sein de la Fédération et à l’issue du Congrès d’Angers de 1975, la majorité des ASTI refusera d’intégrer ce dispositif, contraire, selon les membres des ASTI, aux intérêts des personnes migrantes.

En 1975 toujours, la FASTI, sous l’impulsion de sa Commission Immigrés, qui jouit d’une certaine autonomie au sein de la fédération, met en pratique la parité (français – immigrés) de la représentation au sein de ses instances. Une politique qui va à l’encontre du décret de 1939 qui réglemente la vie associative française.
Parallèlement, la FASTI sera aussi à l’origine de la naissance de nombreuses Associations ou réseaux. Ainsi le RAJFIRE ou encore le réseau Santé-Migrants sont nés des actions de la FASTI.

En 1981, l’arrivée au pouvoir de la gauche marque un tournant dans la vie associative française. Les étrangers sont désormais autorisés à créer des associations. La FASTI fidèle à ses principes encouragera la création d’associations autonomes d’immigrés telles que l’ATMF, la FTCR, l’UTITEE et bien d’autres encore.
Aujourd’hui, le mouvement des ASTI compte une quarantaine d’ASTI actives qui poursuivent la lutte et se battent toujours pour la liberté d’installation et de circulation, l’égalité femmes-hommes et le droit de vote à toutes les élections pour toutes et tous.


Orienté au départ sur l’aide quotidienne, l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnes immigrées (alphabétisation, logement, santé, droits des travailleurs, résolution des tracasseries administratives …), le travail des ASTI a pris une nouvelle forme avec la fermeture des frontières en 1974, puis l’officialisation des pratiques de rétention et d’expulsions.
La diversité des ASTI et de leurs activités est à l’image de l’ampleur du travail à accomplir sur le terrain.

Ainsi, selon les réalités locales, l’histoire des ASTI, le parcours de leurs bénévoles, les activités vont des cours d’alphabétisation, de Français Langue Étrangère, au soutien à la scolarité, en passant par l’aide juridique au séjour et aux droits sociaux, l’animation socioculturelle, les logements et foyers, ou encore la domiciliation postale, les activités interculturelles (cinéma, radio, fêtes, concerts …), le soutien aux femmes immigrées, etc.

Au-delà des actions pratiques, les personnes militant au sein des ASTI maintiennent un rapport de force dans la lutte politique locale et nationale pour la liberté de circuler et de s’installer, en s’investissant dans le soutien aux collectifs de Sans-Papiers, dans la lutte contre les expulsions, pour l’annulation de la dette du tiers-monde, pour la reconnaissance du statut de réfugiée aux femmes persécutées en raison de leur sexe…
Parallèlement, la FASTI édite des brochures réflexives sur la question du Droit au Séjour ou sur les thématiques Femmes ainsi qu’un bimensuel thématique et réflexif : Expression Immigré-e-s Français-es, et qu’un mensuel davantage à destination des ASTI : Ouvrons les Frontières

Revendications

Depuis plus de cinquante ans, les droits des personnes migrantes ont été rognés, bafoués attaqués par les gouvernements successifs et la FASTI fidèle à ses valeurs se bat contre toutes les formes d’enfermement, les centres de rétention administrative notamment, contre la Double Peine, contre le sexisme, le racisme et la xénophobie et contre toutes les formes d »exploitation du Sud par le Nord.
La FASTI lutte pour la liberté de circulation et d’installation, le droit de vote pour toutes et tous, l’annulation de la dette du tiers-monde, et pour une égalité homme femme réelle.

 

source : www.fasti.org