Refugiés : Les pays de l’Union européenne délèguent à la Turquie le soin (et l’argent) de s’en occuper

aedhOn a beaucoup parlé ces derniers temps de l’accord scandaleux passé entre l’Union européenne et la Turquie sur les réfugiés. Mais on a peu entendu ou lu de présentation claire des termes de cet accord.

Le communiqué que vient de publier l’Association européenne de défense de droits de l’Homme (AEDH) présidée par le Français Dominique Guibert (ancien secrétaire général de la Ligue des droits de l’Homme), vient à point nommé. Et permet de mesurer à quel point ce marché (il s’agit en effet d’avantage d’un marché que d’un accord) est effectivement scandaleux. On peut aujourd’hui affirmer que le morts qui se multiplient en Méditerranée sont de la responsabilité de l’Europe. Et encore ne  connaîtrons-nous sans doute jamais le nombre de victimes que feront les renvois de personnes fuyant les persécutions vers leurs pays d’origine, qui auront été classés dans les « pays sûrs » par cette même Europe. Et les Européens ne pourront pas dire « nous ne savions pas ».

Communiqué de l’AEDH

Refugiés : Les pays de l’Union européenne délèguent à la Turquie le soin (et l’argent) de s’en occuper

La venue de demandeurs d’asile restera le moment où les pays de l’UE se sont dérobés à leurs responsabilités en sous-traitant moyennant finances à la Turquie l’accueil, le confinement et la réadmission des réfugiés parvenus en Grèce. Pourtant, selon le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des migrants, François Crépeau, dans une interview à Mediapart, cet accord est illégal : « Je suis convaincu qu’il va être cassé par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui ne manqueront pas d’être saisies par un ou plusieurs des migrants renvoyés de Grèce en Turquie ». La principale faille de ce texte est de définir a priori la Turquie comme un « pays tiers sûr ». Le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe vient de renforcer cette appréciation. En effet, après une visite de 9 jours en Turquie, Nils Muizniks vient de faire part de sa préoccupation quant au respect des principes relatifs à un Etat de droit et aux droits de l’Homme. Aussi, tenant compte de sa jurisprudence, la CEDH a jugé, dans le cadre des renvois prévus par le règlement de Dublin, que la Grèce ne pouvait être prédéfinie comme un « pays sûr » pour l’ensemble des migrants et qu’une analyse personnalisée s’imposait avant chaque renvoi. Ce qui vaut pour la Grèce vaut aussi pour la Turquie. Dans le cas présent, les États membres de l’UE veulent éviter les examens individuels qui, étant donné le nombre de personnes concernées, empêchent de pouvoir les renvoyer rapidement et massivement alors que cette procédure est contraire aux principes du droit d’asile qui prévoit un examen individuel de chaque demande d’un côté et interdit le renvoi groupé de l’autre. Il convient d’ajouter que l’accord UE – Turquie se limite à l’échange de 72 000 personnes entrées « illégalement » en Grèce contre des réfugiés syriens enregistrés en Turquie. Reste la question embarrassante que la Turquie, déclarée pays sûr, organise des retours forcés de ressortissants iraquiens, afghans, etc. Nous assistons donc à des «renvois massifs » en chaine. Le Rapporteur spécial des Nations unies ajoute : « Plutôt que de sauver des vies, [cet accord] va mettre davantage de gens en danger » en provoquant l’ouverture de nouvelles routes migratoires plus dangereuses et plus coûteuses. Il poursuit :« Les politiques migratoires fondées sur la répression créent un marché pour les passeurs. » La solidarité entre États membres qui devrait être la règle pour l’accueil des réfugiés, comme le prévoient les conventions internationales, s’effondre sous la surenchère de mesures répressives et de fermeture des frontières. Les gouvernements plient sous la pression des fractions les plus populistes et de leurs raisonnements simplistes auxquels ils ne parviennent pas à apporter des réponses politiques basées sur les valeurs qui fondent l’UE. C’est d’ailleurs le plus petit dénominateur commun négocié entre les pays qui semble être dorénavant le fil rouge de la politique européenne de migration et d’asile. La Commission européenne, dans sa communication présentée la semaine dernière, a pris acte de ces rapports de force entre les États-membres en restant modeste quant à ses ambitions et refusant de faire des propositions à la mesure des défis actuels. Au contraire de cette politique de fermeture aux êtres humains en détresse, nos organisations signataires veulent une politique de solidarité et de responsabilité. Pour nos organisations, l’ouverture de voies légales d’immigration est à court terme la seule alternative au commerce des passeurs. L’ouverture de voies sûres et légales d’immigration est la seule alternative au commerce des passeurs. Il faut agir aussi pour une solution politique du conflit en Syrie et Iraq et pour la reconstruction qui, elles, prendront du temps. La répartition des 160 000 réfugiés entre les Etats membres décidée en automne dernier sous présidence luxembourgeoise, selon un schéma convenu, aurait pu être le premier pas vers une politique d’accueil, alors que maintenant les États-membres veulent imposer la fermeture absolue des frontières et le renvoi immédiat et brutal vers les pays de transit ou d’origine. Cette insupportable décision s’accompagnera d’une indécente liste de pays dits sûrs où les ressortissants originaires seront renvoyés au risque de leur vie. Des Etats-membres de l’UE dévient une part croissante de leurs budgets de coopération au développement pour la consacrer à l’accueil des réfugiés. Ces fonds font défaut pour agir sur les causes des migrations dites économiques : incohérence et myopie ! Nos organisations attendent du Conseil des ministres JAI de jeudi qu’il prenne la mesure de la situation. Il ne s’agit pas d’une « crise des réfugiés » qu’il suffirait de contenir en les éloignant par tous les moyens du territoire de l’UE. Il s’agit des conséquences de l’instabilité du monde dont les pays de l’UE ne se soustrairont pas en déléguant leurs responsabilités à d’autres. La participation du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés au Conseil des Ministres Affaires Générales ce lundi au Luxembourg sera–telle l’occasion pour les 28 Etats membres de répondre aux graves critiques émises par Monsieur Filippo Grandi ? Luxembourg et Bruxelles, le 17 avril 2016 AEDH, association européenne de défense des droits de l’Homme ALOS- LDH, action Luxembourg ouvert et solidaire – ligue des droits de l’Homme ASTI, association de soutien aux travailleurs immigrés Cercle de Coopération MSF, médecins sans frontières

Succès total des Droits en fête 2016 sur les migrations

Une partie de l'assistance de Droits en fête 2016.

Une partie de l’assistance de Droits en fête 2016.

La grande migration a bien eu lieu au foyer municipal de Loudéac, ce samedi 23 avril ! Un après-midi de fraternité, avec ses moments d’émotion intense, pendant les témoignages vidéo des migrants installés dans la région depuis de longues années pour certains ; mais aussi des moments de franche rigolade, quand Paul a raconté l’entretien d’embauche de sa sœur, ou quand Tarik a rappelé Dieu a ses responsablités…

Vous ne verrez pas ces vidéos sur Internet. Pour des raisons de sécurité. Les régimes politiques mis en cause sont capables de tout, et notamment de représailles sur les familles restées au pays de ceux qui ont eu le courage de témoigner.

Ces témoignages ont été commentés, analysés, avec brio mais surtout avec pudeur et sensibilité par Didier Urschitz, connu aussi sous le surnom de Laké. Laké, ce Roumain pour qui tant de Costarmoricains s’étaient mobilisés en 1991 pour lui faire obtenir des papiers, ainsi qu’à ses compagnons d’infortune, Amadou, maintenant installé dans la région de Loudéac, et qui était là samedi, et à Constantin, qu’on a perdu de vue. Les retrouvailles, 25 ans après, entre ces trois-là et ceux qui avaient créé et animé leur comité de soutien étaient poignantes.

Pendant ce débat sur les migrations internationales dont Laké était médiateur avec Daniel Bessonnat, Catherine Wihtol de Wenden, professeur à Sciences po, a rebondi, après un exposé théorique passionnant, sur les huit témoignages vidéo, qui ont donné chair à son exposé.

Auparavant, Roger Toinard, agrégé de géographie, avait raconté et analysé les migrations bretonnes des XIXème et XXème siècles, et singulièrement celles des Côtes du Nord de l’époque : leur mise en perspective avec ce qu’on appelle maintenant la « crise migratoire » actuelle était riche d’enseignements.

Les photos commentées de Pascale Thoraval et Franck Perrin ont elles aussi donné chair aux drames qui se jouent à côté de chez nous : Calais n’est pas si loin. La Méditerranée non plus, et Bérangère Matta, administratrice de l’association SOS Méditerranée, qui affrète le bateau Aquarius qui sauve jour après jour des centaines de migrants de la noyade, en a fait une présentation saisissante. Le magazine « Interception » de France-Inter, dont les journalistes ont passé une semaine sur l’Aquarius, consacrera son prochain numéro, dimanche 1er mai de 9h10 à 10h, à SOS Méditerranée. C’est un bateau de ce type qui avait sauvé Hang, petite Vietnammiene de 12ans, en 1987, lorsqu’elle est arrivée en France. Sauf que son bateau avait été affrété par, ou au moins avec l’aide du gouvernement de l’époque… Autre époque, autres moeurs…

Un programme pas très joyeux pour une fête ! mais ceci s’est déroulé sans pathos, et le soir, l’humour d’un Jean Kergrist très en forme a permis de décompresser, grâce aux rires qu’il a su provoquer !

Une belle journée, qui a permis de balayer toutes les âneries propagées par l’extrême droite sur les migrations, et qui a redonné un peu d’espoir à tous ses participants !

 

« Merci patron » de François Ruffin projeté jeudi 28 avril au Rex à Pontivy (56)

merci-patron-affiche3« Merci Patron » est un film militant. Réalisé par François Ruffin, qu’on a connu chez Daniel Mermet à France-Inter, et au journal Fakir où il écrit, ce film est distribué dans quelques salles, mais il bénéficie également d’une distribution militante : chaque projection est accompagnée d’un débat avec souvent le réalisateur ou des journalistes de Fakir.

Une sacrée bonne nouvelle : « Merci Patron » sera projeté ce jeudi 28 avril à 20h30, au cinéma le Rex de Pontivy (entrée, 5€). Et la projection, organisée par Attac 56  sera suivie d’une discussion en présence de Youenn Le Flao (journaliste chez FAKIR), de membres d’ATTAC et de syndicalistes.

En voici le synopsis :

Merci Patron,  réalisé par François Ruffin

Jocelyne et Serge Klur travaillaient depuis des années dans une usine qui fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes. Bernard Arnault, qui a demandé la nationalité belge, a décidé de délocaliser la production en Pologne. Pour le couple, désormais au chômage, c’est la catastrophe. Lourdement endetté, il risque de perdre sa maison. François Ruffin, fondateur du journal Fakir, se met en tête de le sauver. Entouré d’un inspecteur des impôts belge, d’une bonne sœur rouge, de la déléguée CGT, et d’ex-vendeurs à la Samaritaine, il ira défendre sa cause à l’assemblée générale de LVMH…

L’étranger, c’est celui, ou celle, que je ne connais pas

Commentaire Facebook copieCommentaire trouvé sur la page Facebook de lycéens dont une camarade d’origine africaine, sans papier, vient de recevoir une « obligation de quitter le territoire français » (OQTF) :

Je suis pour l’expulsion d’etranger qui n’ont rien a faire en france. Mais cette jeune fille fait des etudes!!! En quoi ca gene le gouvernement si elle etudie bien qu’elle est assidu et que plus tard elle se trouve un travail qui va lui permettre de participer a l’economie francaise. On ferait mieux d’expulser ceux qui s’assoient sur les allocations en tout genre

Ça n’est pas Nadine Morano qui écrit ça (vous vous rappelez, quand-même, figurez-vous qu’elle a un copain noir !), c’est une lycéenne.

On passe sur les fautes d’orthographe, intéressons-nous au message.

Ça ne démarre pas très bien : cette jeune fille avoue ne pas aimer les étrangers, qui « s’assoient sur les allocations en tout genre ». A-t-elle seulement une idée des « allocations en tout genre » auxquelles ils ont droit ? Sait-elle que la seule indemnité à laquelle sa copine pourrait avoir droit est l’allocation temporaire d’attente (ATA), d’un montant, en 2016, de11,45€ par jour, soit 343,50€ pour un mois de 30 jours, qui n’est versée que pendant un an maximum ? et que, pour y prétendre, il faut que le dossier de demande d’asile de la personne ait été accepté (pas l’asile, seulement le dépôt de la demande d’asile), ce qui n’est manifestement pas le cas de sa copine puisqu’elle a une OQTF.

Justement, revenons à sa copine. Son problème, c’est qu’elle est passée du statut de mineure à majeure, et que par conséquent elle relève désormais du droit commun des majeurs, plus sévère.

Alors, quelle différence y-a-t-il entre cette copine et les autres étrangers dont parle cette lycéenne ? Une seule : elle la connaît, et elle ne connaît pas les autres. Donc les autres sont des étrangers, synonymes de profiteurs etc… Pour cette lycéenne, « étranger » signifie « quelqu’un que je ne connais pas ».

On remarquera que jusqu’au dessus de ce commentaire, il y en a un autre du même acabit…

Une précision, ce lycée n’est pas un lycée de « banlieue » : c’est un lycée rural, dans une région où les étrangers présents sont dans leur immense majorité des gens qui ont répondu à l’appel des industries agro-alimentaires qui les exploitent tant qu’elles peuvent, avec des horaires et des conditions de travail épouvantables, et embauchées souvent dans des conditions très particulières.

Une raison de plus, pour se remettre les idées en place, de venir à Droits en fête, samedi 23 avril, à partir de 15h, au foyer municipal de Loudéac (22) !  L’édition 2016 traite précisément des migrations. Voir programme ici.

Droits en fête : P. Thoraval et F. Perrin, « Bienvenue chez eux », immersion photo dans la Jungle de Calais

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Photo Pascale Thoraval et Franck Perrin

Pascale Thoraval et Franck Perrin sont un couple de photographes bretons, qui se présentent comme « indépendants » et « humanitaires ». Et le fait est que dans leur CV figurent notamment deux reportages : un sur les enfants orpailleurs au Burkina-Fasso, et un autre, très récent, sur la « Jungle » de Calais, où ils ont effectué plusieurs séjours.

Travailler en couple leur permet d’avoir deux visions complémentaires : c’est un peu leur marque de fabrique.

Ils ont intitulé leur reportage sur Calais « Bienvenue chez eux ». Cette notion de « chez soi » est importante : les migrants avaient réussi à transformer ce terrain vague en un « chez soi », avec l’intimité que cela suppose. Et le « démantèlement » (on n’ose pas dire « destruction » !) du camp a été d’autant plus douloureux.

Le but de Pascale et Franck, dans ce reportage photographique, était notamment de balayer idées reçues  et « faire tomber les préjugés ». En commençant par l’explication du mot « jungle ». Ce mot est presqu’automatiquement associé à l’expression « loi de la jungle », c’est à dire loi du plus fort, impitoyable. « En fait, ce nom a été utilisé par les premiers occupant du lieu, des Afgans. Et dans leur langue, « jungle » signifie « petit bois » : ce lieu était effectivement à l’origine un petit bois ».

Cette « jungle » était tout sauf une zone de non droit : la solidarité s’y exerçait en permanence, les plus faibles protégés par les plus forts.

Pascale et Franck ont évité le principal danger de ce type de reportage : le misérabilisme. Ils montrent de gens bien vivants, qui ont des projets, des rêves, de l’énergie. On y voit aussi naturellement le découragement, mais jamais la résignation. Les photos ne sont pas volées : on n’y voit uniquement les visages de ceux qui acceptent de se montrer, et les photographes ont travaillé en étroite relation avec « l’auberge des migrants », l’association qui fédère les soutiens à la Jungle.

Pascal Thoraval et Franck Perrin commenteront leurs photos samedi 23 avril au foyer muncipal de Loudéac, à 18h. Entrée libre.

Droits en fête 2016 : le programme

Le dessin de l'affiche nous a été offert par le dessinateur Nono.

Le dessin de l’affiche nous a été offert par le dessinateur Nono.

La 4ème édition de Droits en fête aura lieu samedi 23 avril, au foyer municipal de Loudéac . Cette année encore, le dessinateur de presse Nono, dont on peut voir les oeuvres quoditiennement dans le Télégramme, nous a offert le dessin qui illustre l’affiche et le dépliant. Qu’il en soit sincèrement remercié !

Son thème, on ne peut plus d’actualité : « migrations ». Ce qui signifie qu’on parlera de ceux qui arrivent, mais aussi de ceux qui partent. Et avant de traiter des migrations internationales, nous parlerons de ce qui a longtemps concerné notre région, la Bretagne : l’émigration bretonne.

Pour chacun de ces deux grands thèmes, nous avons fait appel à des spécialistes.

A 15h, Roger Toinard, agrégé d’histoire, parlera de l’émigration bretonne, à laquelle il s’est particulièrement intéressé, et plus précisément à l’émigration costarmoricaine, depuis la révolution  jusqu’à nos jours. Il lui a consacré un ouvrage intitulé « du trou noir à l’embellie ».

Pour les migrations internationales, nous avons fait appel à la grande spécialiste actuelle de ce sujet, Catherine Wihtol de Wenden. Directrice de recherche au CNRS, professeur à Sciences po, elle est l’auteure de nombreux ouvrages de référence. Elle réagira au 8 portraits vidéo que nous avons réalisés de migrants vivant maintenant dans la région de Loudéac : Hang, qui tient une boulangerie à Laurenan et vient du Viet-Nam, Ionut, joueur roumain de handball dans l’équipe de l’Amicale laïque de Loudéac, Nassima, Algérienne, devenue agricultrice à Mégrit, Sali, du Burkina-Fasso, qui habite La Ferrière, Tarik, Kurde irakien, installé depuis de longues années à Loudéac avec sa famille, Massab, journaliste syrien, réfugié avec sa famille à Loudéac,et  Youssef, d’origine tunisienne, pompier volontaire à Merdrignac.

Après ces deux tables-rondes, Pascale Thoraval et Franck Perrin, photographes, présenteront les reportages qu’ils ont réalisés lors de leurs séjours dans la « jungle de Calais », intitulé « Jungle, bienvenue chez eux ».

Et puisque dans Droits en fête il y a fête, à 19h, les tambours de Guadeloupe animeront l’apéritif et le casse-croûte, en attendant un événement exceptionnel : le nouveau spectacle de Jean Kergrist, dont ce sera la seconde présentation dans le département !

Enfin, nous commémoreront le 25ème anniversaire de la fête de l’intégration qui avait réuni 400 personnes à Bon-Repos, en 1981, autour de Constantin, Dezideriou, alias Laké (Roumanie) et Amadou (Bénin), menacés d’expulsion, et qui avaient finalement pu rester en France. C’est d’ailleurs Laké qui sera le modérateur des tables rondes.

 

St-Brieuc : l’interdiction de la manifestation raciste et xénophobe confirmée par le tribunal

20160124_114549[1]L’interdiction de manifestation annoncée de « résistance républicaine » à Saint-Brieuc vient d’être maintenue par le tribunal administratif (source, Ouest-France). L’association avait déposé un « référé liberté », espérant faire annuler l’interdiction prononcée par le préfet.

Un peu d’histoire, puisqu’on a le temps : pour cette manifestation le 6 février ? Ce n’est peut-être pas un hasard, ou une simple coïncidence.

En effet, le 6 avril 1934, les ligues fascistes avaient organisé une manifestation, qui se transforma rapidement en émeute, se solda par la mort de 15 personnes, 14 manifestants et un policier. Le but était évidemment de renverser le gouvernement. Certains historiens voient dans cette manifestation « un mythe fondateur de l’extrême droite« . En illustration de ce billet, l’édition de mars 1934 du journal « Le Populaire », organe du parti socialiste (SFIO).