L’extrême droite bretonne se réjouit de l’élection de Marc Le Fur dans la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, additif

Alors que le site « breiz atao » se réjouit de la défaite de « l’immonde gaulliste Jacques Le Guen » (sic), UMP, le mouvement « jeune bretagne » et « novopress », « agence » de presse d’extrême droite, dans sa version « breiz », saluent la réélection de Marc Le Fur, dans la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, Loudéac Lamballe.

C’est « Jeune bretagne » qui ouvre le bal après le 1er tour. Dans un communiqué daté du 11 juin, le mouvement identitaire (on sait ce que ça veut dire, mais il ne faut pas le dire) déclare : « Pour le 2ème tour, nous regarderons avec attention la 3e circonscription des Côtes d’Armor, ou Marc Le Fur, en ballotage favorable, a toujours fait preuve de dévouement et de travail en faveur de la Bretagne et des bretons ». Discours différent concernant Isabelle Thomas (PS) : « Nous serons également attentifs au vote sur la 7e circonscription d’Ille et Vilaine (Saint-Malo), où Isabelle Thomas, une des plus farouches inquisitrices du parti socialiste et adversaire des patriotes, est en passe de devenir députée ».

Un hommage remarquable ensuite de la part de « novopress » : les « identitaires » bretons reconnaissent en Le Fur « un député très attaché à l’identité bretonne et européenne ».  ça commence bien. C’est de qui le débat sur l’identité nationale ?

Et « novopress » de citer Le Fur : « Notre peuple a une identité et il exige qu’elle soit respectée. Nous sommes culturellement des Gaulois et nous en sommes fiers… cela marque l’affirmation d’une chance d’exister dans une mondialisation qui tend à niveler les peuples et les nations». Le Fur poursuit : « Les délinquants étrangers arrêtés et condamnés devront être expulsés du territoire national une fois leur peine purgée. Cela évitera un certain nombre de récidives… Agir pour stopper l’immigration de peuplement, c’est préserver la paix civile et notre système de protection sociale, faute de quoi les digues finiront par céder devant les extrémismes de tous bords. » Il s’agit là de la double peine, que Sarkozy avait condamnée, avant de se dédire.

Autre sujet que rappelle « novopress » : le débat sur la viande hallal. Et on s’aperçoit que Le Fur n’a pas attendu la campagne de Sarkozy. « Novopress » écrit, dans ce même article daté du 19 juin : « Bien avant la polémique sur la viande halal, le député des Côtes-d’Armor avait signé en novembre 2010  avec une cinquantaine de ses collègues une proposition de loi pour que l’étiquetage de la viande – ou d’une préparation à base de viande – précise le mode d’abattage de l’animal. Partant du constat « qu’entre un tiers et deux tiers de la viande consommée est issue de la filière certifiée d’abattage rituel, tandis que le nombre de consommateurs potentiels représente tout au plus 1/10e de la population française » les parlementaires estimaient que « le consommateur est en droit d’être informé que l’achat de viande issue d’un abattage rituel implique une participation financière à un culte ».

Dernier point : l’amendement déposé par Le Fur et de Rugy (député EELV) en faveur du rattachement de la Loire Atlantique à la Bretagne. Pourquoi pas ? Simplement, Le Fur s’est fendu, à cette occasion, d’une interview accordée à Yann Valerie. Vous ne connaissez peut-être pas ce monsieur. Il n’est que le fondateur de « jeune bretagne », et l’initiateur des candidatures « Bretagne nous avons foi en toi » aux dernières législatives. « Jeune bretagne » et les candidats de ce mouvement affichent sans aucune honte ni aucune retenue leur idéologie « ethniste » (cf ex Yougoslavie, Rwanda, Burundi etc…)

On a du boulot dans la région de Loudéac !

Pace Beauvau… asile pour l’intégration ?

Michel Tubiana en conférence à Quimper

Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de  l’Homme, vient de publier une tribune dans la rubrique « Rebonds » du quotidien Libération, au sujet de la nouvelle politique que le gouvernement va mettre en place en ce qui concerne l’immigration et de droit d’asile.

Quelques petits signes permettent en effet de s’inquiéter : on est en droit d’espérer qu’un gouvernement socialiste mènera une politique migratoire radicalement différente que celle, honteuse, menée par la droite. Mais l’immigration et le droit d’asile restent dans les compétence du ministre de l’intérieur. Et ce ministre vient d’approuver la possibilité de restaurer les contrôles aux frontières de façon temporaire, dans l’espace Schengen,  «dans des circonstances exceptionnelles mettant en péril le fonctionnement global».

Faut-il rappeler à Manuel Valls qu’il n’est pas le remplaçant de Claude Guéant, mais qu’il en est le successeur ?

Libération, Rebonds, 18/06 /2012

Place Beauvau… asile pour l’intégration ?

On avait bien compris en entendant le candidat François Hollande, lors du débat d’entre-deux tours, prendre ses distances avec son engagement écrit de ne plus voir d’enfants en centre de rétention, que ce n’était pas là le sujet qui lui était le plus facile. L’affirmation réitérée de son refus de toute régularisation d’ampleur, l’identité terminologique avec les mots de la droite destinés à pourfendre les «clandestins», tout cela montre que le président de la République peine à définir ce que pourrait être une autre politique dans ce domaine. Et, sauf à pratiquer un angélisme de mauvais aloi, il faut reconnaître qu’entre différentes contraintes, la moindre n’étant pas une difficile coopération européenne pourtant ô combien nécessaire, le sujet n’est pas de ceux que l’on peut résoudre en un débat ni même en une ou plusieurs lois ou décrets.

La surenchère à laquelle Nicolas Sarkozy s’est livré sur ce thème, depuis qu’il est ministre de l’Intérieur jusqu’à sa défaite, a rendu encore moins audible tout propos rationnel sur ce sujet, en même temps que, vieille vérité historique, les peurs contemporaines font de nouveau se conjuguer l’image de l’Étranger et du bouc émissaire. La même loi d’airain de l’histoire veut qu’après l’étranger, ce soit celui qui lui ressemble, fût-il français, qui fasse les frais du rejet. La mise en cause de plus en plus acerbe des Arabes, des musulmans, des gens du voyage, la liste n’est pas limitative, la stigmatisation de plusieurs catégories de population, selon leur origine, leur situation géographique ou sociale, sont venues comme la suite naturelle de cette xénophobie d’État. L’air est vite devenu irrespirable pour toute une partie de la population. En politique, encore plus depuis que notre société se nourrit d’images et de représentations, les signes donnés sont souvent aussi importants que le fond des mesures prises.

Et le décret qui définit les attributions du ministère de l’Intérieur lance un des plus mauvais messages qui soient. Il maintient, en effet, dans les attributions de ce ministère l’immigration, l’asile, l’intégration et les naturalisations. Il ne s’agit pas ici de faire un procès d’intention au nouveau ministre de l’Intérieur dont on jugera de l’action sur pièces. Il s’agit de relever qu’en confiant à la place Beauvau le soin de préparer et de mener la politique dans des domaines qui n’ont rien à voir avec ses compétences naturelles, la vision réductrice et alarmiste d’une trop grande présence étrangère ou d’origine étrangère, justifiant d’un traitement policier, continue à s’imposer comme l’alpha et l’oméga de toute politique gouvernementale qu’elle soit de droite ou de gauche. Rien ne justifie que le ministère de l’Intérieur ait son mot à dire sur l’application du droit d’asile alors que celui-ci résulte, au-delà des dispositions constitutionnelles, de l’application d’une convention internationale qui oblige la France. Il suffit de constater les délais et le fonctionnement désastreux de l’Ofpra et de la Cour nationale du droit d’asile (la révolte des avocats spécialisés dans ces dossiers en atteste), ou les restrictions quotidiennes opposées à l’action des associations, pour se convaincre que l’autorité naturelle de ce domaine réside au ministère de la Justice.

Rien ne justifie que les naturalisations soient aussi restées dans l’escarcelle du ministère de l’intérieur. Les réformes législatives intervenues, comme l’éclatement du traitement des dossiers par préfecture ont entraîné une chute vertigineuse des naturalisations (94 500 en 2010, 66 000 en 2011 selon Claude Guéant) avec son cortège d’arbitraire et de discrimination selon l’origine. Ce qui se lit de la manière suivante : mieux vaut ne pas être issu du Maghreb ou d’Afrique, mieux vaut ne pas être musulman pratiquant ou non et mieux vaut ne pas avoir d’idées politiques…C’est la même logique qui prévaut dans ce l’on appelle «l’intégration» qui n’est rien d’autre que l’alignement sur une certaine conception de l’identité française dont on a vu ce qu’elle portait d’exclusion et de haine lorsqu’il vint au précédent gouvernement l’idée de la mettre en débat sous l’égide des préfectures.

Sans doute, Manuel Valls plaidera-t-il qu’il en sera autrement sous son égide. Mais, d’une part, ce n’est pas lui faire injure que de s’interroger sur les raisons pour lesquelles de mauvaises lois deviendraient bonnes sous un autre gouvernement. D’autre part, on se permettra de faire valoir ici une expérience : trente ans de fréquentation assidue des mécanismes préfectoraux ont permis de constater qu’à quelques amodiations près, avoir enseigné pendant des années aux agents que les étrangers sont par hypothèse des fraudeurs et au mieux de trop, ne permet aucune amélioration si des signes radicaux de changement ne sont pas donnés par l’autorité politique. L’engagement en faveur du droit de vote des résidants non communautaires aux élections locales est un grand pas en avant. Son application ne suffira pas à transformer profondément le paradigme dans lequel sont enfermés les étrangers et ces millions de Français que l’on désigne encore par leur origine ou leur religion plutôt que par leur nationalité.

La haine a été trop longtemps distillée, elle est maintenant revendiquée et mesurable. L’apaisement que nous souhaitons tous, le retour à un débat rationnel, le respect de ceux et celles qui sont, Français ou non, des êtres humains passe, d’abord, par cesser de diaboliser les étrangers.

Par Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH

 

 

 

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Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de  l’Homme, vient de publier une tribune dans la rubrique « Rebonds » du quotidien Libération, au sujet de la nouvelle politique que le gouvernement va mettre en place en ce qui concerne l’immigration et de droit d’asile.

Quelques petits signes permettent en effet de s’inquiéter : on est en droit d’espérer qu’un gouvernement socialiste mènera une politique migratoire radicalement différente que celle, honteuse, menée par la droite. Mais l’immigration et le droit d’asile restent dans les compétence du ministre de l’intérieur. Et ce ministre vient d’approuver la possibilité de restaurer les contrôles aux frontières de façon temporaire, dans l’espace Schengen,  «dans des circonstances exceptionnelles mettant en péril le fonctionnement global».

Faut-il rappeler à Manuel Valls qu’il n’est pas le remplaçant de Claude Guéant, mais qu’il en est le successeur ?

Libération, Rebonds, 18/06 /2012

 

Place Beauvau… asile pour l’intégration ?

On avait bien compris en entendant le candidat François Hollande, lors du débat d’entre-deux tours, prendre ses distances avec son engagement écrit de ne plus voir d’enfants en centre de rétention, que ce n’était pas là le sujet qui lui était le plus facile. L’affirmation réitérée de son refus de toute régularisation d’ampleur, l’identité terminologique avec les mots de la droite destinés à pourfendre les «clandestins», tout cela montre que le président de la République peine à définir ce que pourrait être une autre politique dans ce domaine. Et, sauf à pratiquer un angélisme de mauvais aloi, il faut reconnaître qu’entre différentes contraintes, la moindre n’étant pas une difficile coopération européenne pourtant ô combien nécessaire, le sujet n’est pas de ceux que l’on peut résoudre en un débat ni même en une ou plusieurs lois ou décrets.

La surenchère à laquelle Nicolas Sarkozy s’est livré sur ce thème, depuis qu’il est ministre de l’Intérieur jusqu’à sa défaite, a rendu encore moins audible tout propos rationnel sur ce sujet, en même temps que, vieille vérité historique, les peurs contemporaines font de nouveau se conjuguer l’image de l’Étranger et du bouc émissaire. La même loi d’airain de l’histoire veut qu’après l’étranger, ce soit celui qui lui ressemble, fût-il français, qui fasse les frais du rejet. La mise en cause de plus en plus acerbe des Arabes, des musulmans, des gens du voyage, la liste n’est pas limitative, la stigmatisation de plusieurs catégories de population, selon leur origine, leur situation géographique ou sociale, sont venues comme la suite naturelle de cette xénophobie d’État. L’air est vite devenu irrespirable pour toute une partie de la population. En politique, encore plus depuis que notre société se nourrit d’images et de représentations, les signes donnés sont souvent aussi importants que le fond des mesures prises.

Et le décret qui définit les attributions du ministère de l’Intérieur lance un des plus mauvais messages qui soient. Il maintient, en effet, dans les attributions de ce ministère l’immigration, l’asile, l’intégration et les naturalisations. Il ne s’agit pas ici de faire un procès d’intention au nouveau ministre de l’Intérieur dont on jugera de l’action sur pièces. Il s’agit de relever qu’en confiant à la place Beauvau le soin de préparer et de mener la politique dans des domaines qui n’ont rien à voir avec ses compétences naturelles, la vision réductrice et alarmiste d’une trop grande présence étrangère ou d’origine étrangère, justifiant d’un traitement policier, continue à s’imposer comme l’alpha et l’oméga de toute politique gouvernementale qu’elle soit de droite ou de gauche. Rien ne justifie que le ministère de l’Intérieur ait son mot à dire sur l’application du droit d’asile alors que celui-ci résulte, au-delà des dispositions constitutionnelles, de l’application d’une convention internationale qui oblige la France. Il suffit de constater les délais et le fonctionnement désastreux de l’Ofpra et de la Cour nationale du droit d’asile (la révolte des avocats spécialisés dans ces dossiers en atteste), ou les restrictions quotidiennes opposées à l’action des associations, pour se convaincre que l’autorité naturelle de ce domaine réside au ministère de la Justice.

Rien ne justifie que les naturalisations soient aussi restées dans l’escarcelle du ministère de l’intérieur. Les réformes législatives intervenues, comme l’éclatement du traitement des dossiers par préfecture ont entraîné une chute vertigineuse des naturalisations (94 500 en 2010, 66 000 en 2011 selon Claude Guéant) avec son cortège d’arbitraire et de discrimination selon l’origine. Ce qui se lit de la manière suivante : mieux vaut ne pas être issu du Maghreb ou d’Afrique, mieux vaut ne pas être musulman pratiquant ou non et mieux vaut ne pas avoir d’idées politiques…C’est la même logique qui prévaut dans ce l’on appelle «l’intégration» qui n’est rien d’autre que l’alignement sur une certaine conception de l’identité française dont on a vu ce qu’elle portait d’exclusion et de haine lorsqu’il vint au précédent gouvernement l’idée de la mettre en débat sous l’égide des préfectures.

Sans doute, Manuel Valls plaidera-t-il qu’il en sera autrement sous son égide. Mais, d’une part, ce n’est pas lui faire injure que de s’interroger sur les raisons pour lesquelles de mauvaises lois deviendraient bonnes sous un autre gouvernement. D’autre part, on se permettra de faire valoir ici une expérience : trente ans de fréquentation assidue des mécanismes préfectoraux ont permis de constater qu’à quelques amodiations près, avoir enseigné pendant des années aux agents que les étrangers sont par hypothèse des fraudeurs et au mieux de trop, ne permet aucune amélioration si des signes radicaux de changement ne sont pas donnés par l’autorité politique. L’engagement en faveur du droit de vote des résidants non communautaires aux élections locales est un grand pas en avant. Son application ne suffira pas à transformer profondément le paradigme dans lequel sont enfermés les étrangers et ces millions de Français que l’on désigne encore par leur origine ou leur religion plutôt que par leur nationalité.

La haine a été trop longtemps distillée, elle est maintenant revendiquée et mesurable. L’apaisement que nous souhaitons tous, le retour à un débat rationnel, le respect de ceux et celles qui sont, Français ou non, des êtres humains passe, d’abord, par cesser de diaboliser les étrangers.

Par Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH

En Hongrie : un test « de pureté génétique »

Un député du parti d’extrême droite hongrois, le Jobbik, publie dans la presse les résultats d’un test « génétique » qu’il a demandé à un laboratoire : « aucune trace génétique d’ancêtres juifs ou Roms« …

L’article du Monde qui révèle cette information explique que le laboratoire qui a prêté son concours à cette supercherie se défend maladroitement en évoquant des problèmes d’éthique, de mauvaise interprétation de son travail…

Ce qui est grave dans cette affaire, et l’article du Monde le démontre bien, c’est qu’on essaye finalement de donner une assise scientifique au racisme.

C’est à lire ici.

Inquiétude au sujet de 2000 Roms en Roumanie

 

Communiqué.

 

(L’association Européenne pour la Défense des Droits de l’Homme (AEDH) regroupe des ligues et associations de défense des droits de l’Homme des pays de l’Union Européenne. Elle est membre associé de la Fédération internationale pour la défense des droits de l’Homme (FIDH). Pour en savoir plus, consultez le site www.aedh.eu).

L’AEDH condamne fermement le relogement forcé de 2 000 Roms roumains dans une ancienne usine de produits chimiques hautement toxiques.

Les Roms des quartiers de Craica et Pirita à Baia Mare, au Nord-Ouest de la Roumanie, sous la menace de la démolition de leurs habitations depuis avril 2012, ont été expulsés de force de leurs logements début juin. Ils ont été relogés par les autorités municipales dans une ancienne usine CUPROM (une entreprise roumaine de traitement de métaux ferreux), où des déchets chimiques jonchent encore le sol des anciens laboratoires.

 

Le relogement des Roms dans ces locaux est une violation grave du droit au logement, une ancienne usine de produits chimiques ne disposant pas des installations domestiques nécessaires à des personnes pour y vivre, et étant hautement dangereuse pour leur santé.

 

De plus, l’AEDH dénonce l’absence de consultation de la population rom dans cette procédure de relogement. Des « représentants roms » auto-désignés ont négocié cette expulsion avec les autorités, usant de menaces et d’intimidations pour forcer certaines familles à signer un accord de relogement. Mais à aucun moment les familles roms n’ont été informées de leurs conditions de relogement.

 

L’AEDH appelle les autorités roumaines à cesser les expulsions forcées des Roms et à proposer une solution de relogement décentes aux familles expulsées.

 

L’AEDH appelle également la  Commission européenne, le Parlement européen et les citoyens à intervenir auprès du gouvernement Roumain pour que ces personnes roms soient rétablies dans leurs droits et leur dignité. L’AEDH sera très attentive aux suites qui seront donnés à cet appel.

 

 

 

 

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Roms des quartiers de Craica et Pirita à Baia Mare

A Villiers-le-Bel aussi, le changement est palpable

Daniel Vaillant, maire de Villiers-le-Bel (photo AFP)

Samedi 9 juin, un scooter sur lequel avaient pris place deux jeunes et une voiture de police banalisée sont entrés en collision. On se souvient qu’en 2007, un accident mettant en cause aussi un scooter, deux jeunes et une voiture de police avait été à l’origine de graves émeutes : les deux jeunes avaient été tués, et le soir même des habitants s’étaient révoltés, brûlant des voitures, incendiant des bâtiments… Un policier est toujours en attente de jugement/

Samedi, il n’y a pas eu de mort, mais tout de même un blessé grave : un des passagers de la moto, atteint à la tête. Même type d’accident, et pourtant pas les mêmes effets : les temps ont changé.

Alors qu’en 2007, le pouvoir s’était emparé de l’accident pour dénoncer la violence des jeunes, niant toute responsabilité aux policiers, samedi, il n’y a eu ni émeutes, ni violences. Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, s’est rendu au chevet d’un des jeunes blessés. Procureur, préfet et policiers ont tenu une conférence de presse, et des médiateurs ont été chargés de discuter avec la population, tandis que le maire de la ville, Didier Vaillant, appelait au calme et demandait aux témoins de se manifester. Le procureur a rapidement décidé d’ouvrir une information judiciaire.

Dans cette deuxième affaire, personne n’a été stigmatisé, ou montré du doigt. Chacun a été traité avec dignité, et aucune accusation hâtive n’a été portée. Après avoir rendu visite au jeune blessé, le ministre a redit « son soutien et sa confiance » au policier. Le résultat : la ville est restée calme, et la justice va pouvoir faire son travail sereinement.

C’est quand même curieux, qu’au bout de cinq années, on en arrive à s’étonner qu’un accident ne débouche pas sur des émeutes ! Nous aurait-on menti, pendant cinq ans ?

Lire aussi ici.

Projet de la section Loudéac centre Bretagne : la 1ère Fête des droits, à la Motte, du 30 mars au 1er avril 2013

Une des salles de l'espace Athéna de La Motte. Source : site de la mairie de La Motte.

La section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme travaille depuis plusieurs semaines à la construction d’un grand projet : la 1ère fête des droits, qui se tiendra sur trois jours, du vendredi 30 mars au dimanche 1er avril 2013, à l‘espace Athena de La Motte.

Gaëlle Gouérou, qui coordonne le projet, a l’ambition d’en faire un rendez-vous annuel : « Il s’agit d’un temps fort, issu de travaux menés en continu sur le territoire, avec chaque année, un droit et un pays mis en relief ». Gaëlle précise : « cette manifestation, réalisée en partenariat avec les structures de formation (écoles, collèges, lycées…) et les associations de solidarité internationale du territoire, a pour objectif de susciter une réflexion citoyenne ».

Pour cette première édition, le pays sera la Maroc, et le droit, le droit à l’éducation (système scolaire, formation tout au long de la vie…).

Le projet

N.B. : il ne s’agit pour le moment que d’un projet provisoire, qui s’enrichit de jour en jour, et qui évoluera. Ce site vous tiendra régulièrement au courant de ces évolutions.

Pourquoi cette fête ?

  • Pour, d’une part, donner de la visibilité à d’autres acteurs de la solidarité, et, d’autre part amener à la réflexion par la séduction d’une ambiance festive, la L.D.H. Loudéac Centre Bretagne sollicite les nombreuses associations de solidarité internationale, qui auront pour rôle de nous enseigner d’autres façons de faire la fête.

Ont déjà été pressenties à Loudéac :

  • Pour sensibiliser les scolaires aux droits de l’Homme, dans la durée, la L.D.H. Loudéac Centre Bretagne propose aux enseignants
    • de mener un travail en continu avec leurs élèves sur le droit ou le pays choisi et de présenter leurs réalisations lors de Fête et Droits
    • de les inciter à participer au concours annuel organisé par la LDH à l’attention des scolaires.
  • Pour enrichir le débat, la L.D.H. Loudéac Centre Bretagne, invite un ou des conférenciers spécialistes des Droits de l’Homme qui traitent de l’histoire du droit choisi.

Fête et Droits est un temps fort, issu de travaux menés en continu sur le territoire, avec chaque année, un droit et un pays mis en relief.

En 2013,

– le droit sera le droit à l’éducation (système scolaire, formation tout au long de la vie,…)

– le pays sera le Maroc avec un élargissement à tout le Maghreb

Amal et Attadamoune (solidarité envers le peuple marocain, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la santé) sera l’association partenaire de référence

L’organisation de la fête

Cette première édition aura lieu les vendredi 30 mars, samedi 31 mars, dimanche 1er avril (Week-end de Pâques), à l’Espace Athena, commune de La Motte.

Sur le site, trois catégories d’espaces :

  • Des espaces d’accueil et d’information : expositions et jeux.
  • Deux espaces scéniques : programmation artistique et présentation de débats
  • Des espaces de restauration : petite restauration en continu, et un temps fort de convivialité

Un des panneaux de l'exposition "Maroc, une créativité millénaire", proposée par l'Institut du monde arabe.

Espaces d’accueil et d’information

Espaces scéniques

Programmation artistique

  • Tout au long des 2 jours, des artistes se produisent sur la scène pour donner à voir et à entendre le spectacle vivant du pays mis à l’honneur.
  • Les écoles et associations de musique, danse, théâtre,… de Centre Bretagne sont sollicitées pour se produire et participer à la fête.

Débats.

  • En complément des expositions, des exposés didactiques et des débats alternent avec la programmation artistique.

Restauration

  • En continu : une petite restauration permanente (boissons, pâtisseries…) est  gérée par les associations de solidarité internationale.
  • Le samedi soir un banquet, selon l’usage du pays à l’honneur est proposé sur inscription.

 Déroulé

  • Vendredi : ouverture des expositions aux scolaires
  • Vendredi soir : inauguration de la manifestation, spectacle d’un artiste professionnel (entrée payante, gratuité pour les enfants)
  • Samedi et dimanche : ouverture au public, entrée libre pour accéder aux expositions, aux spectacles et aux débats.
  • Samedi soir : banquet (payant)

 

 

 

 

 

Espoir pour Hank Skinner : il aura droit aux tests ADN qu’il demande

Il a échappé de peu à la mort, le 7 novembre dernier : il avait alors obtenu in extremis un sursis à son exécution, prévue le surlendemain.

Hank Skinner, c’est ce condamné à mort enfermé dans le couloir de la mort, au Texas, depuis 16 ans. Il a toujours clamé son innocence, et il est persuadé que si des tests ADN étaient pratiqués sur les échantillons pratiqués à l’époque, il serait innocenté. Sa demande a été refusée par deux fois. Hier, Greg Abott, ministre de la justice de l’Etat du Texas, a reconnu qu’il « serait dans l’intérêt de la justice que ces tests soient pratiqués ». Rob Owen, avocat du condamné, est évidemment satisfait de cette décision, et espère que les tests seront pratiqués avec soin, en collaboration avec la défense de Hank Skinner.

Sandrine Ageorge-Skinner, épouse française de Hank Skinner, lutte farouchement aux côtés de son mari pour que son innocence soit reconnue.

Squatt de Pacé : le DAL 35 assigné au tribunal, signez la pétition !

La maison de retraite de Pacé réquisitionnée par le DAL 35

Le DAL 35 a réquisitionné, le 4 mai dernier, une maison de retraite inoccupée à Pacé. Le propriétaire, la société de logements HLM « Les Foyers » a porté plainte contre l’association, et le litige sera jugé au tribunal vendredi 8 juin, à la cité judiciaire de Rennes. L’association appelle à signer une pétition de soutien, et à venir nombreux au tribunal le 8 juin.

Cliquer ici pour signer la pétition.

Appel du DAL, qu’on peut trouver sur son site :

L’association Droit Au Logement (DAL 35) est assignée au Tribunal d’Instance de Rennes pour l’expulsion de la maison de retraite désaffectée de Pacé, occupée depuis le 4 mai 2012, par environ 250 migrants sans abris dont 70 enfants.

La plupart sont demandeurs d’asile. A ce titre, ils doivent être logés par l’État, conformément à la convention de Genève sur le droit d’asile. Or, ils étaient à la rue, en violation de cette convention et de la directive européenne 2003/9/CE du Conseil du 27 janvier 2003 relative à des normes minimales pour l’accueil des demandeurs d’asile dans les États membres.

C’est aussi en violation de son obligation d’accueil inconditionnel jusqu’à une orientation vers un hébergement stable, de soin ou un relogement, conformément à l’article L 345-2 du Code de l’Action Sociale : que l’État laisse ces personnes à la rue.

Cette double violation illustre les errements et les politiques répressives du précédent gouvernement. Comment peut-on respecter les lois lorsque l’État ne les respecte pas lui même ?

Confronté à une situation intolérable au plan humain, et à cette double carence de l’État, Droit Au logement a apporté son appui et son expérience à l’occupation de cette maison de retraite désaffectée. L’association se trouve désormais convoquée devant Tribunal d’Instance par le Bailleur social, SA HLM Les Foyers, propriétaire des lieux.

Cette occupation est d’autant plus emblématique que jamais le nombre de logements vides n’a été aussi élevé dans notre pays (2,4 millions en France et 10 000 à Rennes-Métropole selon l’INSEE), et que la loi de réquisition reste inappliquée.

A l’heure où la gauche est de retour au Gouvernement, nous appelons au soutien le plus large des associations, des syndicats, des organisations et des habitants, pour exiger :

  • L’abandon des poursuites contre Droit Au Logement,
  • L’application de l’obligation d’accueil et d’orientation de toute personne à la rue, et le respect de la Convention de Genève,
  • L’application, si besoin est, de la loi de réquisition, afin de loger les sans abris et les mal logés
  • L’arrêt des expulsions sans relogement, pour ne pas aggraver la crise.

Nous vous invitons à venir soutenir physiquement le DAL35 et la réquisition de Pacé :

Le vendredi 8 juin 2012 dès 8h30, devant la Cité Judiciaire à Rennes.

Intervention de P. Tartakowsky au congrès de la fédération des déportés, internés, résistants et patriotes

Intervention de Pierre Tartakowsky, président de la LDH, lors du 37e congrès de la FNDIRP

– Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes –  à Nantes vendredi 1er juin

 

« Vous me permettrez tout d’abord, et avant même de partager avec vous quelques réflexions sur la période, de vous dire mon émotion et ma gratitude. Emotion, car la FNDIRP est l’association de celles et ceux pour qui les droits de l’Homme, la devise républicaine, l’universalité de la dignité humaine, n’ont pas été que de simples idées à débattre mais des valeurs pour lesquelles il valait de se battre, de souffrir et souvent, de mourir.

Gratitude parce qu’elle conjugue ces valeurs au présent dans des débats et des luttes où nous nous retrouvons au coude à coude, qu’il s’agisse de notre condamnation de la peine de mort et de la torture, de la solidarité avec les peuples en lutte pour leurs droits, de notre refus intransigeant de toute xénophobie, tout racisme, tout antisémitisme, de toutes discriminations qu’elles soient de nature sexuelle ou de genre, ethniques, sociales, territoriales.

A l’émotion et la gratitude s’ajoute la fierté. En effet, nos deux associations partagent une conception active, militante de leur activité ; loin de toute posture contemplative, la FNDIRP et la Ligue des droits de l’Homme pratiquent leur citoyenneté sur un mode de conviction et d’engagement. C’est d’ailleurs ce qui les a amenées à se retrouver partenaires du même Pacte pour les droits et la citoyenneté, Pacte que nous avons porté dans le débat public qui a accompagné l’enjeu présidentiel et qui inspire notre démarche pour nous inscrire dans un travail de réhabilitation des valeurs de la République.

Car elles ont souffert et beaucoup perdu, sinon de leur valeur intrinsèque, du moins de leur effectivité, singulièrement sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Certes l’ancien président n’est pas la seule et unique cause de nos maux. L’actualité européenne en fait hélas la démonstration : la montée de l’extrême droite xénophobe et autoritaire en Europe, les tentations de repli national, la crise de l’euro – qui est aussi une crise de l’Europe et d’une démocratie évaluée à l’aune de la règle d’or – dont l’or est d’ailleurs la seule règle. Tout cela montre bien que nous sommes confrontés à des tendances lourdes et loin d’être exclusivement hexagonales.

Dans le monde d’aujourd’hui, les enjeux sont indivisiblement nationaux et européens : il s’agit donc à la fois de peser sur le « post-2012 » en France et sur le « pré-2014 » dans l’Union européenne avec des élections européennes de 2014 sans doute décisives pour l’avenir de l’Union.

Ne nous dissimulons pas que cette période – souvent comparée aux années trente – porte des périls lourds : la crise économique – résultante d’un ensemble de crises systémiques enracinées dans une dévaluation structurelle du travail –, les logiques de concurrence exacerbées entre les peuples, l’ampleur des sacrifices demandés à ces peuples sans qu’il soit jamais réellement question de justice, de redistribution, de mise en cause des privilèges. Tout ceci pousse à des mises en œuvre politiques très éloignées des valeurs démocratiques. Ici, certains considèrent que le peuple fait problème ; là, on privilégie artificiellement « l’expertise » sur le débat, supposé chronophage et stérile ; ailleurs, on exalte les vertus de la tradition autoritaire sur le « désordre démocratique ».

A sa façon bien à lui, Nicolas Sarkozy a incarné, sur un mode particulièrement agité, ces périls. Il serait vain de se perdre dans une énumération – par définition sans fin – des agressions verbales et législatives de notre précédent gouvernement. Mais il n’est pas inutile de tirer un bilan des dégâts, ne serait-ce que pour prendre la juste mesure de ce qu’il s’agit aujourd’hui de construire.

D’une certaine façon, sous couvert de volontarisme affiché, ce gouvernement aura largement contribué à nourrir le discrédit du politique et du débat. Il y a eu bien sûr ces liaisons sulfureuses et ostentatoires avec le monde de l’argent, ces scandales opaques structurés autour des ventes d’armes, le soutien décomplexé aux dictatures méditerranéennes. Il y a eu aussi, érigé en credo, cette affirmation permanente que chaque problème avait une cause et qu’il suffisait d’éliminer cette cause pour régler le problème. Ce simplisme revendiqué, véritable déconstruction de la complexité démocratique, a construit un paradigme destructeur du « eux » et « nous ».

Ainsi s’est élaboré sous nos yeux le projet d’une société d’individus, en voie de désaffiliation et voués à marchander en permanence leurs droits fondamentaux contre des « devoirs » commodément substitués à la notion de responsabilité collective et individuelle.

Ce cadre de pensée avait une fonction. Convaincre l’opinion publique que le gouvernement travaillait à protéger les Français et le pays, à apaiser leurs peurs. Il procédait d’un calcul : faire oublier, en mettant en avant les fonctions régaliennes de l’Etat, sa politique économique et sociale, toutes deux frappées du sceau des injustices et d’inégalités croissantes. Et qu’à défaut d’assurer l’égalité d’accès à des services publics rénovés et efficaces, qu’à défaut de faire pièce aux prédateurs des marchés financiers, qu’à défaut d’assurer la sûreté de chacun et les libertés de tous, il était particulièrement réactif dans le domaine de la répression policière et judiciaire. Bref, qu’à défaut d’être social, il savait être sécuritaire.

Ainsi, là où la République a pour mission de rassembler, l’ex-président a prôné l’élimination. Ici, au karcher, là avec sa honteuse politique du chiffre ; ici en encourageant la rétention de sûreté, là en orchestrant de toute pièce un débat sur l’identité nationale.

Là où la République promet l’égalité, l’ex-président a discriminé pour mieux stigmatiser ; avec son trop fameux discours de Grenoble ; en désignant des populations entières à la vindicte : Roms, Comoriens, musulmans ou supposés tels au vu de leur « apparence ». Là où la République s’affirme fraternelle, l’ex-gouvernement a organisé la chasse à ces dangereux fraudeurs que sont les faux malades, les faux chômeurs, les faux Français…

Au fil des confrontations et des luttes, des descentes de police et des mises en rétention d’enfants en bas âge, face à l’accumulation des fichiers, des peines planchers et des scandales, un mot d’ordre est remonté des profondeurs de la mémoire partagé de notre peuple, un mot d’ordre à la fois terrible et enthousiasmant. Si le mot de « résistance » s’est imposé dans les rues et les rassemblements, singulièrement chez les plus jeunes, c’est qu’il faisait référence à un engagement éthique, pour la liberté, pour l’humanité et qui avait su porter le programme de gouvernement d’une société construite sur la solidarité.

Ces résistances donc, ont trouvé leur point de convergence dans la défaite électorale de la droite à la présidentielle. Il s’agit aujourd’hui de les conjuguer au présent face à des défis nouveaux mais qui renvoient fondamentalement aux mêmes enjeux du vivre ensemble. Il s’agit tout à la fois de protéger et de se placer en situation de construire. Nous le faisons dans des conditions très difficiles.

On sait que les thématiques rampantes du sarkozysme se sont muées en paradigme dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle ; la viande hallal, la burqa, le péril islamique et l’instrumentalisation de la laïcité, le droit de vote des étrangers, agité comme épouvantail, ont été, toute honte bue, appelés à la rescousse d’une droite qui refusait d’assumer son bilan et qui, pour gagner était prête à tout. Ce qui nous a valu, en cadeau de départ en quelque sorte, à la mise en compatibilité de Marine Le Pen avec les valeurs de la République, et l’hégémonie intellectuelle de cette formation sur la droite.

Le bilan de cette séquence est que nous héritons d’une situation à la fois extrêmement dégradée au plan des idées et extrêmement tendue au plan politique. Une situation qui nous enjoint, au risque du pire, de mobiliser toutes nos forces pour restaurer l’idéal républicain, dans sa dimension de liberté, de fraternité et de progrès social, pour passer de l’alternance à la construction d’alternatives.

Ni la FNDIRP, ni la LDH ne sont à cet égard des voyageurs sans bagages, ce dont témoignent les propositions qu’elles ont toutes deux inscrites au Pacte citoyen pour les droits et la citoyenneté.

Au-delà de ces éléments concrets, illustratifs de valeurs, comment pouvons nous jouer un rôle et peser sur les processus en cours ? Cela passe avant tout par la réaffirmation de valeurs fondatrices.

Il nous faut, ensemble :

  • réhabiliter la notion de droits fondamentaux comme fondement même du vivre ensemble, face à l’équation en faux semblant symétrique des « devoirs » et comme fondement d’une société de solidarité ;
  • réhabiliter la notion d’intérêt général, sans laquelle il n’est pas possible de penser une éthique d’engagement politique. La notion renvoie à une mécanique subtile de tensions, de conflits, de débats et d’arbitrages multiples, à un nouvel ordre public social respectueux du dialogue social et du dialogue civil ;
  • réaffirmer la primauté des valeurs démocratique sur les valeurs boursières.

Plus concrètement, et parce que l’aspiration démocratique, avec son corollaire, l’égalité, est aujourd’hui le pivot sur lequel il nous semble possible d’articuler ces valeurs à des engagements concrets, nous entendons réaffirmer plusieurs enjeux de citoyenneté.

On pense plus particulièrement au droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers non européens ; à l’exigence de mettre fin partout au cumul des mandats, au cumul des fonctions, aux conflits d’intérêts. A faire coïncider davantage les lieux de représentation avec les réalités démographiques, économiques et sociales ; à faire élire les conseils intercommunaux au suffrage direct, à redéfinir le corps électoral du Sénat selon la règle « un homme, une voix », à inscrire de la proportionnelle dans les mécanismes de représentation, à penser un statut de l’élu, à penser des nouvelles garanties face aux nouvelles technologies, à garantir enfin l’égalité des droits des citoyens face à la justice, à la fiscalité, l’éducation et la santé, face aux disparités territoriales…

Ces objectifs, nous entendons les porter et les faire vivre dans le débat public dès la rentrée politique et sociale de l’automne, même s’ils ne résument évidemment pas tous les combats de la LDH.
Notre conviction est que la société civile a plus que jamais son mot à dire. La démarche qui nous avait conduit à proposer à cinquante associations et organisations syndicales de se regrouper sur des valeurs et des propositions concrètes reste donc bien d’actualité. Cette conviction, il nous revient de la faire vivre dans nos rencontres, dans nos propositions, dans nos engagements. Comme le proposait Jean Jaurès, il s’agit bien de « finir la République », qui n’est jamais réellement elle-même que lorsqu’elle est effectivement égale, libre, sociale et fraternelle.

La Ligue des droits de l’Homme condamne l’agression antisémite à Villeurbanne

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme publié lundi 4 juin :

L'école à proximité de laquelle l'agression a été commise (photo Ouest-France)

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne avec la plus grande fermeté les violences antisémites commises par une dizaine d’individus armés de marteaux et de barres de fer, qui se sont attaqué à trois jeunes portant kippa, le samedi 2 juin au soir, à Villeurbanne.

Elle exprime sa solidarité aux victimes et souligne que toute agression de cette nature porte un coup au vivre ensemble et au pacte républicain. Aucune d’entre elles ne saurait être prise à la légère. La Ligue des droits de l’Homme se félicite donc de la réaction du ministère de l’Intérieur, et demande que tous les moyens soient mobilisés pour que les auteurs de cette agression soient identifiés et interpellés.