De Paris à Cayenne : les opposants mobilisés pour obtenir l’abandon du projet Montagne d’or

Communiqué de presse

Ce samedi, deux manifestations miroirs ont eu lieu, à Paris, place de la République et à Cayenne pour réclamer l’abandon du projet Montagne d’or. Dernière ligne droite avant la clôture du débat public, le 7 juillet prochain, les organisations, collectifs et citoyens opposés à l’exploitation d’une mine industrielle à ciel ouvert au cœur de l’Amazonie française, entendent bien obtenir gain de cause auprès des décideurs publics.

Rassemblés place de la République, les organisations ont tenu à lancer un appel face aux dangers que représentent le projet Montagne d’or. Alors que la France a reçu la COP 21 et a présenté à plus de 190 pays l’Accord de Paris pour lutter contre le réchauffement climatique, « il est hors de question de détruire la seule forêt amazonienne d’Europe et de donner le mauvais exemple au monde entier » souligne Patrick Monier, porte-parole du collectif Or de question. « Nous tenons à apporter notre soutien à cette lutte, pour combattre ce projet qui appartient au passé et pour protéger l’immense richesse biologique de l’Amazonie et les droits des peuples autochtones » précise Marine Calmet de l’association Nature Rights.

Les opposants dénoncent un projet mortifère et destructeur, autant pour les populations locales et les Peuples autochtones, que pour la Planète

«Nous sommes là pour rendre hommage aux peuples autochtones et à leur résistance, car les six nations amérindiennes de Guyane, survivantes du génocide, de la colonisation et des politiques d’assimilation successives sont bien déterminés à ne pas laisser passer ce projet» affirme Edith Patrouilleau, du CSIA Nitassinan. Pour Marion Veber, chargée de programme « Droits des peuples » auprès de la Fondation France Libertés – Danielle Mitterrand « Il faut se mobiliser ici et là-bas, car le débat public organisé ne respecte pas le droit à la consultation libre, préalable et éclairée des Peuples Autochtones de Guyane ».

« Ce projet impacte directement les droits humains, en condamnant l’avenir des générations futures et la possibilité d’une vie digne pour nos enfants » précise Ludovic Pierre, membre de la Jeunesse Autochtone de Guyane. Pour Gert Peter Bruch de l’association Planète Amazone et membre de l’Alliance des gardiens de mère nature « le combat contre les projets industriels est un combat qui est en train de devenir planétaire, et une véritable alliance voit le jour entre les Peuples Autochtones du monde entier contre le projet Montagne d’or ».

Un projet catastrophique pour l’environnement, pour les droits de l’Homme et pour l’économie

Pour le collectif ISF Systext – Ingénieur sans frontières « actuellement, plus de 90% de l’or extrait dans le monde sert soit à la bijouterie, soit aux produits financiers, la vérité c’est donc que l’or ne représente pas un véritable besoin industriel ou économique ».

« Ce projet nie le droit pour les gens d’exister dans leur propre environnement, en leur imposant un modèle de développement et une société qui n’est pas la leur » dénonce Dominique Guibert, secrétaire général de la Ligue des droits de l’Homme. On veut nous faire croire qu’il s’agit d’un projet qui va créer de l’emploi, mais il faut bien être conscients qu’il s’agit d’un projet à très court terme, qui créera uniquement des emplois précaires amenés à disparaître rapidement. Si on intégrait les externalités négatives de ce projet, sur l’environnement, sur les droits et sur l’économie, il ne serait d’ailleurs pas viable.

Au regard des enjeux, les opposants en appellent aux pouvoirs publics et réclament l’abandon total et immédiat du projet Montagne d’or.

 

Signatures:

Or de question est un collectif citoyen opposé aux projets industriels d’exploitation minière, apolitique et non violent, représentant 25 organisations guyanaises avec un même objectif, à savoir, s’opposer à l’implantation de la méga-industrie minière internationale en Guyane.

Nature Rights. Depuis 2009, Nature Rights s’engage à promouvoir les Droits de la Nature à travers des initiatives visant à reconnaître ces droits, les principes qui s’y rattachent et la jurisprudence environnementale. L’association est membre de l’Alliance globale pour les droits de la nature

France Libertés. Créée par Danielle Mitterrand en 1986, France Libertés est une fondation reconnue d’utilité publique à but non lucratif. Elle a pour mission de défendre les droits humains et les biens communs du vivant.

La Ligue française de défense des droits de l’Homme (LDH), regroupe les femmes et les hommes de tous horizons et toutes conditions, qui choisissent librement de s’associer afin de réfléchir, discuter, agir pour la défense des droits et libertés, de toutes et de tous.

Elle intervient sur l’ensemble du territoire à travers ses sections locales et ses groupes de travail. En Guyane, elle est représentée par sa section locale de Cayenne qui travaille en lien étroit avec le Groupe de travail Outre-mers.

Planète amazone a pour but principal le soutien aux peuples autochtones, et plus particulièrement à ceux d’Amazonie dans leur combat international pour la reconnaissance des droits de la nature.

Ainsi que Ingénieurs sans frontières – Systèmes Extractifs et Environnements – ISF SystExt , CSIA Nitassinan et Jeunesse Autochtone de Guyane

 

Paris, le 18 juin 2018

 

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