Le ministre de l’Intérieur : la démagogie au préjudice de l’Etat de droit

Communiqué LDH

Les propos tenus par Bernard Cazeneuve lors de son déplacement à Troyes, envisageant la possibilité pour les policiers de tirer à vue « sur un criminel sans attendre d’être en légitime défense », propos réitérés dans Libération en visant toujours les « forcenés » qui « tuent en série » (sic), sont très inquiétants.

S’il est nécessaire de permettre aux policiers d’ouvrir le feu, ce ne peut être que dans des conditions strictes : leur protection et celle d’autrui, et si le risque encouru le nécessite absolument.

Ce pouvoir détenu par la force publique n’est légitime que s’il s’inscrit dans le cadre de dispositions législatives précises et non dans des considérations floues qui reviennent à transférer à la police le soin de juger, voire d’exécuter un individu au seul motif qu’il serait une sorte de « présumé coupable ».

En acceptant de porter le débat sur ce terrain, le ministre de l’Intérieur ne fait pas seulement preuve de démagogie : il porte une grave atteinte aux principes fondamentaux d’un Etat de droit, tel qu’il est garanti par notre Constitution et les engagements internationaux de la France.

 

Paris, le 13 novembre 2015

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