L’Etat de droit en défaut

Communiqué LDH

Georges Ibrahim Abdallah a commis des crimes graves au nom de l’idéologie politique qui est la sienne. Il a été condamné et a purgé sa peine. Il est libérable depuis plus de dix ans et il vient de voir rejeter une nouvelle demande de libération.

Cette décision n’a aucune raison juridique, si ce n’est un habillage qui relève de ce qu’un ancien président de la République avait appelé, à juste titre, « la force injuste de la loi ». Elle ne vise en rien à se prémunir d’un quelconque risque de récidive, puisque, outre son âge, Georges Ibrahim Abdallah devait être expulsé au Liban, son pays d’origine tout à fait prêt à l’accueillir.

Voici que le ministère de l’Intérieur refuse de procéder à l’expulsion de Georges Ibrahim Abdallah, ce qu’il fait pourtant quotidiennement au préjudice d’autres étrangers coupables de faits bien moins graves.

La République détourne ainsi sa propre législation pour satisfaire aux demandes des Etats-Unis et d’Israël.

Lorsque la justice est priée de se plier à la raison d’Etat et qu’elle accède aux désirs des gouvernants, c’est l’Etat de droit lui-même qui est en défaut.

La LDH condamne sans réserve le refus de respecter la loi au préjudice d’un individu et pour servir aux seuls intérêts de la raison d’Etat.

Elle demande la mise en liberté de Georges Ibrahim Abdallah.

 

Paris, le 13 novembre 2014

Share This
Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.