Effectivité des droits des femmes : discours et réalité

Communiqué LDH

A Nantes, le 9 juin dernier, la dissolution de l’association féministe « D’une rive à l’autre » a dû être votée.

Depuis 1996, l’association « D’une rive à l’autre » assurait accompagnement et soins des personnes victimes de violences sexuelles, aidait les victimes à porter plainte, se reconstruire et se réinsérer. L’association avait développé un projet pilote de formation des professionnels, de recherche et d’élaboration. La dernière assemblée générale a encore mis en évidence la richesse de l’activité de l’association et l’investissement de ses militantes et psychologues.

Ces dernières années déjà, les subventions avaient diminué. En 2010, année décrétée par le Premier ministre « année contre les violences faites aux femmes », l’Etat a cessé de financer l’association. Malgré la création d’un comité de soutien, les mobilisations diverses et les interpellations, l’Etat a confirmé son désengagement. Il n’y aura donc plus de lieu d’accueil et de suivi, pour les personnes agressées sexuellement et violées dans le département concerné. Ce sont toutes les femmes mais aussi l’ensemble de la société qui y perdent.

Le viol est un fait social. Les violences sexuelles, formes ultimes d’un rapport de domination, sont intolérables et bafouent les droits humains. La Ligue des droits de l’Homme dénonce le désengagement de l’Etat dans le financement de cette association. Les violences faites aux femmes ne sont toujours pas reconnues comme un problème politique majeur, ce qui constitue, de fait, une discrimination dans la garantie de l’effectivité des droits.

La LDH s’insurge contre la politique d’abandon par l’Etat des associations de terrain, politique qui conduit au délitement de la vie associative, au recul des droits sociaux, en particulier de la santé publique. Les femmes, une fois de plus, en font ici les frais.

Paris, Nantes, le 11 juillet 2011

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